La revue médicale « Prescrire » a publié sa liste annuelle de médicaments « à écarter pour mieux soigner », incluant 105 produits, dont 88 disponibles en France. Ces médicaments sont jugés plus nocifs qu’efficaces. Parmi eux, le Smecta, utilisé pour les troubles intestinaux, est cité en raison de la présence de plomb, un élément toxique affectant plusieurs systèmes corporels. Cette liste vise à sensibiliser sur les risques associés à certains médicaments fréquemment utilisés.
Savoir se passer de médicaments
C’est un réflexe pour nombre d’entre nous. Lorsque la maladie pointe le bout de son nez, on se dirige immédiatement dans notre tiroir à pharmacie pour voir ce que l’on y trouve. Mais ce n’est pas nécessairement un bon réflexe. Au contraire. Selon la revue médicale Prescrire, 105 médicaments autorisés pourraient être plus dangereux qu’efficaces. Parmi eux, 88 sont commercialisés en France. « Le plus souvent, quand un traitement médicamenteux paraît souhaitable, d’autres options ont une meilleure balance bénéfices-risques que ces médicaments à écarter. Et dans certaines situations, l’option la plus prudente est de ne pas recourir à un médicament », explique la revue dans un communiqué.
Prescrire alerte : la liste, bien que stable par rapport à l’année précédente, « compte toujours de très nombreux médicaments plus dangereux qu’utiles, ce qui traduit les insuffisances des autorités de santé pour protéger les patients ». On y trouve également des traitements « anciens dont l’utilisation est dépassée » ou encore des « médicaments dont l’efficacité n’est pas prouvée au-delà de celle d’un placebo ». Certains noms de médicaments sont des incontournables, de ceux que l’on prend systématiquement pour cibler un symptôme.
Les médicaments à éviter
Depuis que les températures ont nettement dégringolé, les maladies font leur retour. Les médicaments les plus populaires pour apaiser nos coups de froid font partie de la liste noire. Le Maxilase, par exemple, célèbre sirop contre la toux est qualifié par la revue de « placebo » qui pourrait exposer à des troubles troubles cutanés et/ou allergiques. Dans la même lignée, Toplexil, censé apaiser les quintes de toux, notamment la nuit, exposerait à « des effets indésirables disproportionnés dans le traitement symptomatique de la toux ».
Le Vogalène ou le Vogalib, utilisés contre les nausées et vomissements, exposeraient « à des troubles du rythme cardiaque, des accidents vasculaires cérébraux ischémiques et des morts subites ». Le diclofénac, plus connu sous le nom de Voltarène, lui, exposerait à « un surcroît d’effets indésirables cardiovasculaires et de morts d’origine cardiovasculaire par rapport à d’autres AINS aussi efficaces ». Le Smecta, que l’on emporte très souvent partout avec nous en vacances, utilisé pour soigner des troubles intestinaux, est de son côté pointé du doigt en raison de la présence de plomb dans sa composition. « Le plomb a des effets toxiques neurologiques, hématologiques, rénaux et cardiovasculaires, et des effets reprotoxiques, dont la plupart augmentent avec la dose d’exposition », explique la revue.
Enfin, les traitements contre la maladie d’Alzheimer, (donépézil, galantamine, rivastigmine) »ont une efficacité minime et transitoire, affirme les professionnels de santé. Ils sont peu maniables en raison d’effets indésirables disproportionnés et exposent à de nombreuses interactions. Aucun de ces médicaments n’a d’efficacité démontrée pour ralentir l’évolution vers la dépendance et ils exposent à des effets indésirables graves, parfois mortels », énonce la revue.