Ce mardi 2 janvier, un drone israélien a visé un bureau du mouvement terroriste palestinien. Plusieurs membre du Hamas ont ainsi été tués dans la banlieue de Beyrouth, au Liban, fief du Hezbollah pro-iranien. Deux responsables libanais ont confirmé à l’Agence France presse que Saleh al-Arouri, le numéro deux du bureau politique du Hamas a été tué avec cinq autres personnes. Parmi elles, un autre responsable du Hamas, Samir Fandi est mort. « Une réunion des formations palestiniennes se tenait » dans le bâtiment, a précisé l’agence de presse libanaise ANI.
« Martyre du vice-président du bureau politique du Hamas, cheikh Saleh al-Arouri, dans une frappe sioniste à Beyrouth », a confirmé le Hamas dans une annonce diffusée par sa chaîne officielle, al-Aqsa TV, et ses autres médias. Il a ensuite ajouté que « deux chefs des Brigades Ezzedine Al-Qassam », sa branche militaire, Samir Fandi et Azzam Al-Aqraa, ont également été tués, comme quatre autres cadres du mouvement, Mahmoud Zaki Chahine, Mohammad Bashasha, Mohammad Al-Raïs et Ahmad Hammoud.
L’assassinat du numéro 2 « ne restera pas impuni »
Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé que son mouvement « ne sera jamais vaincu ». « Un mouvement dont les leaders et les fondateurs tombent en martyrs pour la dignité de notre peuple et de notre nation, ne sera jamais vaincu », a-t-il déclaré. « Le crime que constitue l’assassinat de Saleh al-Arouri au coeur de la banlieue sud de Beyrouth est une grave agression contre le Liban (…) et ne restera pas sans riposte ou impuni », a de son côté, affirmé dans un communiqué le Hezbollah.
Un conseiller du premier ministre israélien, Mark Regev a par ailleurs déclaré qu’Israël n’avait pas revendiqué l’attaque. « Une chose est claire : il ne s’agit pas d’une attaque contre l’Etat libanais » mais d’une « frappe chirurgicale » contre la direction du Hamas, a-t-il martelé. Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a affirmé dans la nuit de mardi à mercredi, que Tsahal « est dans un état de préparation très élevé dans toutes les arènes, en défense et en attaque. Nous sommes hautement préparés pour tout scénario. La chose la plus importante à dire ce soir est que nous sommes concentrés et restons concentrés sur la lutte contre le Hamas ».
Montée des tensions au Liban
Pour la première fois depuis le début du conflit à Gaza il y a environ trois mois, Israël a ciblé les environs de la capitale du Liban. Jusqu’à présent, les confrontations entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, un allié du Hamas, étaient confinées aux régions frontalières du sud du Liban depuis le début des hostilités à Gaza.
Mohammad Shtayyeh, le premier ministre de l’Autorité palestinienne, a « condamné l’assassinat » et a averti « contre les risques et les conséquences qui pourraient en découler ». De son côté, le Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien, a décrit l’acte comme une « tentative de l’ennemi sioniste (…) d’entraîner toute la région dans la guerre ». Par ailleurs, Najib Mikati, le premier ministre libanais par intérim, a qualifié l’incident de « nouveau crime israélien », visant à impliquer le Liban dans le conflit. Son administration a fait savoir qu’elle avait instruit le ministre des affaires étrangères de soumettre une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, pour protester contre une violation de la souveraineté libanaise.
Emmanuel Macron a insisté, lors d’un échange téléphonique avec Benny Gantz, membre du gouvernement d’urgence israélien, sur l’important d’éviter « toute attitude escalatoire, notamment au Liban » et d’ajouter que « la France continuera de passer ces messages à tous les acteurs impliqués directement ou indirectement dans la zone ».