Une enquête a été ouverte par le parquet national antiterroriste ce mardi 4 juin. L’homme, âgé de 26 ans, de nationalités russe et ukrainienne, a été interpellé et placé en garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Que s’est-il passé exactement ?
Que sait-on du suspect ?
Selon les informations, le suspect est âgé de 26 ans et serait originaire du Donbass russophone. Il aurait à la fois un passeport russe et ukrainien. Une source proche de l’enquête a révélé à l’AFP que le suspect est arrivé en France « récemment ». Il séjournait sous son propre nom dans un hôtel de Roissy-en-France, en région parisienne. La même source indique que cet homme affiche un « engagement pro-russe » et a « combattu pendant deux ans dans l’armée russe ».
Un engin explosif découvert
C’est parce qu’il s’est blessé lui-même que les enquêteurs ont pu découvrir l’action violente qu’il projetait. Le suspect de 26 ans a été pris en charge lundi après-midi, avec des brûlures sur le visage et sur le bras après une explosion. Le Pnat a fait savoir par le biais d’un communiqué qu’il avait été pris en charge au centre hospitalier de Gonesse, en région parisienne. Comment expliquer la possession d’engin explosif ? Face aux enquêteurs, il a affirmé qu’il fabriquait des batteries artisanales pour téléphones portables, quand l’une d’elles a explosé dans sa chambre d’hôtel à Roissy-en-France. Sur les lieux, les enquêteurs ont découvert des « produits et du matériel destinés à la fabrication d’engins explosifs », selon le Pnat mais également de l’argent, plusieurs faux passeports et armes légères.
D’après Le Parisien, ces batteries étaient recouvertes de plastique et contenaient une allumette, de la poudre et des allume-feu pour barbecue. « L’un de ces dispositifs a explosé », a précisé le parquet. Le Parisien rapporte également que des faux passeports, de l’argent et des armes ont été retrouvés dans la chambre d’hôtel.
Parquet antiterroriste saisi
Le parquet antiterroriste s’est saisi des faits. Il soupçonne un projet d’action violente. Une enquête a été ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « détention d’explosifs ou de substances destinés à composer un explosif, en relation avec une entreprise terroriste », mardi 4 juin. À ce stade, aucune source n’a précisé si le suspect est accusé d’avoir agi seul ou s’il est soupçonné d’avoir des complices.
« Les ingérences russes peuvent être notre nouvelle guerre mondiale »
Cette interpellation survient alors que la France est récemment le théâtre de diverses ingérences étrangères. Selon une source proche de l’enquête, la préparation des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, « qui verra la participation de nombreuses délégations étrangères », a été l’un des éléments déclencheurs des investigations antiterroristes. Et pour Gabriel Attal, la menace est à prendre très au sérieux. Les ingérences russes ? Un « poison qui cherche à manipuler l’opinion », a-t-il réagi ce jeudi matin sur France 2. « On a vu ces mains rouges sur le mémorial de la Shoah, on a vu ces étoiles de David taguées sur des murs. On a vu encore récemment les cercueils qui ont été déposés sous la Tour Eiffel », énumère-t-il. « Je le dis, ces ingérences, ça peut être notre nouvelle guerre mondiale », a-t-il sérieusement affirmé.