Ce mardi 11 avril, Emmanuel Macron était en visite d’Etat aux Pays-Bas. Le président de
la République devait tenir un discours sur l’Europe devant des étudiants à la Haye. Pas de
chance, les questions de la retraite et de l’écologie ont vite repris le dessus par le biais de
militants visiblement en colère.
« Où est le démocratie française ? »
Emmanuel Macron pensait prendre la parole pour parler de l’avenir de l’Europe. Celui-ci a été confronté à des questions sur l’avenir de la France mais aussi du monde, en général. Des militants sont apparus dans l’enceinte de la salle de l’Institut Nexus et on scandé leur colère. « Où est la démocratie française ? », « La convention sur le climat n’est pas respectée » ont d’abord crié les manifestants. Les protestataires ont ensuite déroulé deux banderoles sur lesquelles était écrit en anglais « Président de la violence et de l’hypocrisie ». Ambiance.
« Vous avez des millions de manifestants dans les rues » ont-ils continué, faisant référence à la réforme des retraites qui a laissé place au chaos dans les rues France. Des revendications auxquelles Emmanuel Macron a répondu en affirmant que « ceci est une démocratie et une démocratie est exactement un endroit où l’on peut manifester » avant de nuancer : « Mais « le jour où vous vous dites « quand je suis en désaccord avec la loi qui a été adoptée ou les personnes qui ont été élues, je peux faire ce que je veux car je décide moi-même de la légitimité de ce que je fais », vous mettez la démocratie en danger ».
De la complexité de réformer
A la sortie de son discours, le président était attendu par des citoyens français qui affirmaient être « là pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur ! ». Par la suite, le roi Willem-Alexander, a affirmé que « réformer ce n’est pas simple » lors d’un dîner. « Pour nous, pour l’Europe et pour le monde entier, il est capital que la France soit forte, prospère et confiante », a-t-il continué tout en saluant la « vision et l’énergie » du président français pour l’avenir de l’Union Européenne. Concernant l’Europe, Emmanuel Macron a évoqué une plus grande autonomie économique de l’Europe. Cette visite d’Etat faisait office de consécration quant au rapprochement de la France avec les Pays-Bas. Les deux gouvernements signeront ainsi ce mercredi un « pacte pour l’innovation » dans les semi-conducteurs et la physique quantique.
En revanche, Emmanuel Macron n’est pas revenu sur ses propos très largement controversés sur Taïwan et la Chine. Pour rappel, il avait appelé les Européens à ne pas être « suivistes ». « La question qui nous est posée à nous Européens est la suivante : avons-nous intérêt à une accélération sur le sujet de Taïwan ? Non », a-t-il affirmé dans l’interview polémique, affirmant souhaiter «moins dépendre des Américains». Des propos qui ont suscité de vives réactions notamment celle Norbert Röttgen, député de l’opposition de la CDU : « Si nous signalons à des hommes comme Xi et Poutine que leur agression ne nous regarde pas, le conflit devient plus probable. Ce n’est pas un moyen de dissuasion, mais plutôt une tentation. C’est pourquoi les déclarations de Macron sont si irresponsables », a-t-il publié sur twitter. « Quiconque défend la liberté et la démocratie n’est pas un suiveur », a, de son côté, martelé Le président allemand du Parti populaire européen au parlement européen, Manfred Weber.