Le lancement de la coupe du monde de football 2022, c’est pour bientôt. Et si d’ordinaire, cet événement ravie la grande majorité, cette fois, il divise. Notamment pour des raisons éthiques

 

Le dimanche 20 novembre sonnera l’heure du début de la coupe du monde 2022. Un événement aussi attendu que critiqué par l’opinion publique. En effet, le Mondial 2022 a fait naître un sentiment général de malaise au sein de la société Française, entre autres. Le débat étant le suivant : doit-on ou non regarder la Coupe du monde 2022 ? Certains avancent l’esprit sportif, d’autres l’humanité bafouée. Le problème posé ? Les conditions de travail, indignes la plupart du temps et qui ont causé la morts de nombreux ouvriers sur les chantiers, la question écologique notamment liée à la facture carbone mais aussi la façon dont le Qatar souhaite écraser les droits LGBTQ+. Bref, la Qatar ne fait pas tellement rêver. Sans parler de l’énormité qu’est de climatiser des stades à ciel ouvert.

Les villes françaises boycottent

Dernièrement, de nombreuses villes françaises se sont passées le mot pour boycotter ce Mondial. Ainsi, Paris, Lyon, Lille, Marseille, Toulouse, Strasbourg et Reims ont fait le choix de ne pas diffuser en public et sur écran géant. La diffusion sera donc à la propre appréciation des bars, par exemple. Pour Martine Aubry, maire de Lille ce serait un « non-sens au regard des droits humains, de l’environnement et du sport ». Et récemment, une nouvelle campagne a émergé : celle de porter un brassard lors des matchs. Ce brassard, arc-en-ciel aurait pour effet d’apporter son soutien à toutes les communautés méprisés par le Qatar. Ainsi l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique, le Danemark, la France, les Pays-Bas, le pays de Galles et la Suisse porteront ce brassard. Cette campagne, appelée OneLove aspire à faire barrage contre toute forme de discrimination. Elle est notamment importante pour les joueurs qui doivent se rendre sur le terrain sans pour autant être en accord avec les valeurs véhiculées par le Qatar.

OneLove intervient après que Abdullah al Ansari, le responsable de la sécurité du Mondial, a recommandé aux spectateurs LGBT d’éviter de manifester leur appartenance sexuelle en public en brandissant par exemple le drapeau arc-en-ciel dans les tribunes. Saluée par Raphaël Varane, cette campagne « ne concerne pas seulement les LGBT, elle dénonce toutes les formes de discriminations, liées au racisme, au sexisme, à l’antisémitisme… Donc, parmi les couleurs que l’on a choisies, il y a le rouge, le noir et vert, qui évoquent la fierté que l’on peut ressentir en fonction de son origine et de sa couleur de peau, mais aussi le rose, le jaune et le bleu, qui traduisent la fierté que l’on peut ressentir en fonction de son genre et de son orientation sexuelle » comme l’a expliqué Jaap Paulsen, le responsable de la communication de la KNVB (Fédération royale néerlandaise de football).

Hugo Lloris refuse et créé la polémique

Mieux vaut tard que jamais, l’équipe de France a récemment publié un communiqué de presse, mettant en lumière une Coupe du Monde « troublée ». Depuis plusieurs semaines, nous avons entendu les alertes des ONG et associations et nous y sommes sensibles. Notre passion ne doit pas être la cause du malheur de certains » peut-on lire. « Après réflexion collective, nous avons donc décidé de soutenir les ONG qui oeuvrent pour la protection des droits humains, au travers du fonds de dotation Génération 2018 auquel les joueurs de la sélection 2022 et les membres du staff sont associés ». Une décision saluée par les ONG mais considérée comme insuffisante. « Les joueurs avaient une responsabilité morale. Mais ils peuvent faire plus. Certaines équipes ont prévu de rencontrer et échanger avec des travailleurs migrants pour engager des dialogues. On espère que les joueurs de l’équipe de France ne vont pas simplement se contenter de ce courrier » a écrit Lola Schulmann, chargée de plaidoyer à Amnesty France.

De son côté Hugo Lloris va plus loin et fait bondir l’opinion publique en refusant de porter le brassard arc-en-ciel. Une décision qu’il a récemment pleinement assumé au cours d’une conférence de presse. Lorsqu’on lui demande s’il le portera le gardien niçois est clair : »Non, non. J’ai répondu hier (lundi). J’ai été assez clair, je n’ai pas besoin d’en rajouter », a-t-il expliqué. En raison ? Le respect qu’il souhaite accordé au pays organisateur. « Lorsqu’on accueille des étrangers en France, on a souvent l’envie qu’ils se prêtent à nos règles et respectent notre culture. J’en ferai de même lorsque j’irai au Qatar », avait-il indiqué.

Des déclarations qui choquent et interpellent : « Je suis choqué. Lloris parle de ‘respecter les règles et la culture’ du Qatar mais on ne parle pas des règles du code de la route là. On parle de valeurs et de droits humains. On parle de gens qui sont emprisonnés parce qu’ils ont eu le tort de ne pas être comme tout le monde. Quand on est le pays des droits de l’homme, on va porter des valeurs humanistes partout où on va » a ainsi déclaré Bertrand Lambert, président du club PanamBoyz & Girlz, qui lutte contre l’homophobie dans le foot.

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