Si pour de nombreuses personnes Noël a une saveur particulière et est symbole de bonheur, pour d’autres, c’est une réelle source d’angoisse. Bizarre ? Non pas tant que ça.
Dès le 1er novembre, Noël se fait déjà attendre. Après avoir délaissé les maillots de bain et rangé nos crèmes solaires, nous voilà déjà impatients d’enfiler nos doudounes et de nous balader dans les allées illuminées des marchés de Noël. Vins chauds, musiques de Noël, patinoires éphémères, chocolats chauds, calendrier de l’Avent et raclette. La plupart raffole de cette période dite magique. Vous vous y voyez ? Et cela vous angoisse ? Vous n’êtes pas seul.e et cela serait en fait d’ailleurs tout à fait normal.
L’angoisse de la période des fêtes
Vous vous sentez à l’écart lorsque vous dites que l’approche des fêtes vous procure une sensation de mal-être ? Pourtant, il s’agit d’une sensation plus commune. Poussée à l’extrême, cette angoisse porte même un nom : la natalophobie. Cette phobie concernerait 44 % des parents de jeunes enfants et 39 % des femmes selon un sondage IPSOS pour le site de téléconsultations Qare. « Cette période est souvent fantasmée. On imagine uniquement le grandiose et le féerique. La réalité vient forcément décevoir cette vision, car rien n’est jamais parfait », explique Samuel Dock, psychologue clinicien. De plus, l’attente, en plus d’être parfois déceptive, se solde par un moment qui passe trop vite : « les fêtes durent très peu de temps et passent très vite. On perd rapidement l’objet du fantasme et une frustration peut alors naître », signale Samuel Dock.
Mais les angoisses sont également dues à des raisons financières. En effet, dans un contexte où l’inflation frappe, 50 % des femmes et 53 % des parents se disent stressées par les répercussions financières des fêtes. Mais ce n’est pas tout. A l’approche des fêtes, il existe, notamment pour les femmes, une espèce de charge mentale dont elles se passeraient bien. Elles sont 48% à la ressentir. Trouver les cadeaux, le menu du réveillon et du 25 et parvenir à satisfaire tout le monde en temps et en heure. « Être la mère parfaite qui a pensé au dessert préféré de la tante et qui a dressé une belle table : voilà ce qui est attendu. Il faut se surpasser dans son propre rôle », appuie Boris Charpentier, dans les colonnes de Madame Figaro. Parmi les raisons des angoisses, on retrouve également les excès d’alcool ou de nourriture chez 40 % des femmes de 18 à 34 ans.
Pression sociale et nostalgie
Le moment des fêtes, c’est le moment des retrouvailles forcées en famille. Que vous aimiez votre famille ou que ça soit tendu, dans tous les cas, ces retrouvailles ne sont pas spontanées. Elles sont imposées. Et c’est comme ça chaque année. Pour de nombreuses personnes, ces retrouvailles sont le socle de nombreuses angoisses. Interrogatoire sur la vie sentimentale, tension entre frères et sœurs, disputes avec les parents qui ne sont jamais d’accord avec les enfants ou encore mésentente avec l’un des compagnons de la fratrie. Bref, il existe de nombreuses raisons pour que ce dîner de Noël angoisse. 36 % des Français se disent angoissés face à l’interrogatoire à la table du dîner.
Et puis, indéniablement, il y a la peur de ressentir de la nostalgie. Celle de l’enfance. La nostalgie des souvenirs qui ne sont plus et qui ne seront plus jamais. Une fois adulte, avec des responsabilités, la magie de Noël s’est bien souvent évaporée avec nos factures qui attendent, nos problèmes sentimentaux ou professionnels. Cette magie, « on ne la retrouve jamais au cours de sa vie. Une fois adulte, on connaît le prix de tout cela et rien n’est magique finalement. Pour que ce moment soit remarquable, il faut l’organiser et le rendre soi-même remarquable. Certaines personnes ont du mal à faire le deuil de cette désillusion », affirme Samuel Dock.
Un conseil ? Si vous faites partie des personnes angoissées à l’idée de fêter Noël, bouleversez vos habitudes. Imposez vos envies. Pas envie de faire un dîner ? Organisez une soirée karaoké avec un buffet. Ou une soirée jeux de société. Ce que vous souhaitez qui pourrait vous faire dépasser votre angoisse.