TikTok regorge de trucs et astuces pour nous faciliter la vie et embellir les minois des jeunes femmes. Mais aussi parfois pour embellir le quotidien des gens. Les astuces ne sont, en effet, pas réservées au ménage, au maquillage, à la cuisine ou à la mode. Les astuces « psychologiques » ont également le vent en poupe et celle-ci pourrait bien être à tester.
Attirer les bonnes énergies
Vous en êtes persuadé. Dans la vie, vous n’avez pas de chance. Vous n’avez jamais gagné un jeu concours, vous n’avez pas trouvé l’âme soeur, vous peinez à vous épanouir au travail. Bref, vous avez l’impression que vous n’êtes pas né sous la bonne étoile. Et parfois, cela vous déprime quelque peu. Si l’on en croit TikTok, c’est peut-être tout simplement votre faute. Et cela n’a rien d’étonnant car les énergies, la manifestation et tous les concepts susceptibles de nous redonner de l’espoir n’ont jamais été aussi populaires qu’à la sortie de la crise du Covid-19. En effet, nous avons pris le temps de nous recentrer sur nous-même et mettre le doigt sur quelques défaillances. Que ce soit notre façon de nous percevoir ou notre façon de gérer notre quotidien et nos émotions. L’idée est donc de parvenir à se projeter dans un avenir plus radieux afin de se donner toutes les chances d’y parvenir.
C’est là qu’entre en jeu le « Lucky Girl Syndrome ». Cette tendance a vocation à inspirer les autres à adopter une attitude positive et une nouvelle façon de vivre. L’idée ? Se rappeler tous les jours à quel point nous sommes chanceux mais également affirmer, sans aucun doute, et avec ses tripes, que le meilleur va nous arriver. En substance, croire si fort aux choses positives qui vont nous arriver pour qu’elles arrivent vraiment. Ce n’est pas de la magie, non, mais de la manifestation. « On a commencé à dire en permanence : ‘Nous sommes très chanceuses et tout nous sourit », expliquent deux jeunes filles, face caméra, sur le célèbre réseau social. Mais ce n’est certainement pas TikTok qui a inventé cette philosophie de vie. En effet, il existe bien des noms pour désigner cette façon de vivre qui comporte ses propres limites.
La loi de l’assomption
Cette façon de vivre a été conceptualisée par le philosophe Neville Goddard, en 1969 avec la loi de l’assomption. Répéter “la chance me sourit”, selon lui, convoque de nombreuses chances que cela devienne réalité. Aujourd’hui, ce concept est connu également sous le nom de la loi de l’attraction. Comprenez « on attire ce qu’on veut ». Il s’agit d’une attitude très positive mais qui peut vite se transformer en positivité toxique, si on ne fait pas attention. En effet, trop se répéter que tout va bien se passer peut créer un déséquilibre émotionnel important : et si un jour, tout se passe mal, au contraire de ce que vous aviez prévu ? Les conséquences sur votre moral peuvent être fatales. « Je me suis battu, j’ai peur que l’univers me « punisse » pour avoir des émotions compliquées au lieu d’être positif », déclare d’ailleurs une utilisatrice du réseau social en réponse à la vidéo de Melody Walker, visionnée près de 400 000 fois. « Il y a une toute nouvelle génération d’enfants ici qui sont endoctrinés dans la spiritualité toxique New Age. « J’ai grandi dans le nord de la Californie et cette merde vient d’être recyclée un million de fois » avant de déclarer qu’il s’agit d’un concept perpétré par des « racistes et eugénistes. Toute cette histoire de ‘syndrome de la fille chanceuse’ va nourrir les gens directement dans la loi de l’hypothèse et la loi de l’attraction, alias pensez positivement à tout moment, sinon tout est de votre faute », a-t-elle ainsi déploré.
En effet, si le « Lucky Girl Syndrome » peut être utilisé à bon escient et peut permettre de penser de façon plus positive et ainsi reprendre le contrôle sur des aspects spécifiques de sa vie, professer son succès n’est souvent pas suffisant pour y arriver. D’autant plus lorsqu’il s’agit de personnes qui n’ont pas les mêmes chances et les mêmes privilèges. Il est donc important de faire la balance et de ne pas culpabiliser si quelque chose auquel vous croyez très fort ne se réalise finalement pas ou pas de la façon que vous espériez.
