Récemment, une étude s’est penchée sur la question de la solitude. Un sujet dont on ne parle pas, ou peu. Pourtant, il concerne plus de personnes qu’il n’y paraît. Ainsi 11 millions de personnes en France, soit 20 % des plus de 15 ans, se sentent seules, et 80 % en souffriraient. Des chiffres importants qu’il est important de ne pas ignorer et dont il faut parler pour que les personnes qui se sentent concernées puissent trouver le courage de demander de l’aide. Car si affirmer que l’on se sent seul est une étape, demander de l’aide en est une autre, bien souvent difficile à dépasser.

Solitude et réseaux sociaux : le lien étroit

Pour beaucoup, la solitude est le fait de se retrouver seul. Souvent. Voire tout constamment. Pourtant, la solitude peut se représenter bien autrement. Et ce même, avec une  « vie sociale dense » qui « ne protège pas du sentiment de solitude » écrivent les auteurs du rapport sur les « fragilités relationnelles » publié par la Fondation de France lors de la Journée mondiale des solitudes. Dans l’idée, une personne peut se sentir seule même lorsqu’elle est très entourée. L’étude révèle ainsi que parmi les personnes qui possèdent au moins deux « réseaux de sociabilité » sont 17% à se sentir seuls. Certains se disent « objectivement entourés, mais estiment que la qualité et la nature de leurs liens sont insuffisantes ou source de souffrance ».

Si l’on utilise les réseaux sociaux de façon modérée et que l’on n’y cherche pas une présence ni une façon de se rassurer, il n’existe pas ou peu de risque que les réseaux sociaux nous enterrent dans la solitude. En revanche, si vous faites partie des personnes qui surconsomment l’utilisation des réseaux alors vous vous exposez à un sentiment de solitude. « Carole a 282 amis, 221 followers, 325 contacts pros, mais personne pour l’accompagner en cas de coup dur », résume l’association spécialisée Astrée mentionnée dans le rapport d’étude. Le problème ? Beaucoup de personnes concernées ne voient pas forcément le problème et peinent à se définir comme seules. « S’auto-définir comme seule, c’est difficile », déclare Élisabeth, 57 ans, divorcée et chômeuse ». L’idée ? Parvenir à s’émanciper des réseaux sociaux et à mettre ce temps à profit pour participer à des activités ludiques avec d’autres personnes.

Le statut social : un indicateur de solitude

©unsplash

Si les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans la santé mentale et la solitude, la pauvreté, elle, joue également un rôle. En effet, plus une personne a des difficultés financières, plus ses liens sociaux sont susceptibles de se fragiliser, comme le souligne l’étude qui s’est basée sur un échantillon de 3 400 internautes et sur des entretiens approfondis avec des personnes accompagnées par des associations spécialisées. Dans le même sens, les personnes au chômage et/ou les mères au foyer sont les personnes les plus exposées à la solitude, car « le travail domestique à temps plein accentue la sensation de retrait du monde social » et « les métiers peu qualifiés (…) comportent une faible valeur ajoutée en matière relationnelle », peut-on lire.

L’idée est donc de venir en aide aux personnes qui se sentent seules et en marge de la société. Pour ça, il existe l’Astrée, une association qui existe depuis 35 ans et qui vient en aide aux personnes seules. « On pense tout de suite aux personnes âgées ou handicapées qui vivent seules et isolées, mais il faut savoir que 28% des gens qui nous contactent sont des 18-24 ans. Ça peut concerner aussi bien des cadres, des ouvriers… Certains ont des situations professionnelles élevées », note Christine Raimond, bénévole de l’antenne dijonnaise d’Astrée dans les colonnes de France 3. Leur rôle ? « On réceptionne les demandes par mail ou téléphone, puis on rappelle la personne pour identifier ses besoins. Parfois, certains nous confondent un peu avec les services sociaux », Le rôle des bénévoles est clair : proposer de l’écoute « active et bienveillante ».

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