La menace était importante. À Lille, ce lundi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a ordonné la fermeture d’un groupe créé sur la messagerie cryptée Telegram, appelé « FRDETER ». Ce dernier projetait de mener de violentes actions à l’encontre de la communauté musulmane.

Des groupes sous surveillance depuis 2022

Alors que le mois du Ramadan, synonyme de paix, est en cours, des groupuscules d’extrême-droite prévoyaient de frapper fort. C’est en tout cas la conclusion de Gérald Darmanin, qui a ordonné la fermeture des boucles de discussions créées sur Telegram, dans lesquelles des individus échangeaient des messages racistes, mais qui appelaient également à la violence. « Sur instruction du ministre, un signalement, via la plateforme Pharos, a été adressé lundi à Telegram », a précisé l’entourage du ministre, ajoutant que Gérald Darmanin avait demandé « aux services de travailler aux suites judiciaires à donner, en lien avec l’autorité judiciaire ».


Ces profils Telegram ne sont pourtant pas nouveaux. En effet, ces derniers seraient sous surveillance depuis « fin 2022 » et comparent « plusieurs centaines de comptes », détaille une source policière à l’AFP. « Certains profils étaient déjà connus des services de renseignement », a ajouté cette source », a-t-elle ajouté. Si le ministre de l’Intérieur a pu prendre des mesures de la sorte, c’est notamment grâce à un média collaboratif, Tajmaât, qui a diffusé sur Twitter des captures d’écran inquiétantes. Sur les captures d’écran, on peut lire des insultes et des appels à la haine : « t’es un bougnoule ? Parce qu’ici, c’est interdit aux gnouls. On les crame comme les juifs », écrit l’un des membres du groupe. « Il nous faut des milices pour enculer les arabes et les noirs, surtout », peut-on encore lire. « Je viens d’entendre un islamiste par la fenêtre », écrit l’un, « c’est vendredi, des fdp sont de sortie », lui répond un certain Vlad.

Un commando prévu lors de la rupture du jeûne

©capture ecran Telegram

Parmi les utilisateurs, « certains se prévalent de la qualité de militaires ou de fonctionnaires de police, mais cela reste à démontrer, car beaucoup de ces comptes n’ont pas encore été identifiés », a précisé la source policière à l’AFP. En effet, lorsque l’on prête attention aux messages échangés, on peut lire que certains se disent policiers et néonazis. Un membre de la police nationale qui affirme que les Maghrébins sont une « sous-race ». Parmi les nombreuses insultes nauséabondes, des appels à la violence se démarquent. Notamment la projection d’un commando, le 13 avril, à l’heure de la rupture de jeûne, à Wazemmes. « Qui de disponible le 13 avril à 19h à Lille contre la rupture du jeûne du ramadan ? Minimum 50 personnes », écrit l’un des membres. Ce à quoi quelqu’un lui répond : « on est 20 de dispo le 13 ».


Une situation plus qu’inquiétante qui nécessite des actions judiciaires rapides. « Toute la lumière doit être faite au plus vite par Gérald Darmanin et (le ministre des Armées) Sébastien Lecornu sur la participation suspectée de policiers et de militaires à l’organisation de ces boucles Telegram », a indiqué La France Insoumise dans un communiqué.

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