Une nouvelle qui redonne un peu d’espoir dans un pays où les femmes se sentent de plus en plus esseulées et privées de tous leurs droits fondamentaux. Ce 13 avril 2023, la pilule abortive a de nouveau été autorisée par une cour d’appel fédérale. Mais il se pourrait bien que cette décision soit bafouée par la Cour suprême qui sera la seule décisionnaire quant au sort de la pilule utilisée pour les IVG médicamenteuses.

L’accès à la pilule abortive à nouveau autorisé

L’accès à l’avortement n’aura jamais été aussi difficile outre-Atlantique. Une bataille que personne n’avait vu venir. Que l’on pensait gagné. Et pourtant. Depuis l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022, les Etats-Unis n’arrêtent plus d’adopter des lois très restrictives quant à l’accès à l’avortement. Aux Etats-Unis, les droits des femmes sont menacés chaque jour. Et d’aucuns ne semblent acquis. Dernièrement, une cour fédérale du Texas décidait de suspendre l’autorisation de distribution de la mifépristone, l’une des deux pilules utilisées lors des cas d’IVG médicamenteuse. Ce 13 avril, une cour d’appel a décidé d’invalider cette décision privative. Mais si la décision d’interdire l’accès à cette pilule a bien été actée, des restrictions sont tout de même à noter. 

En effet, la cour d’appel a, en ce sens, fait le choix de statuer sur une mise à disposition de la pilule sous conditions. Lesquelles ? La pilule devra être obtenue en personne et non plus grâce aux téléconsultations et ne pourra être fournie que dans un seul délai de sept semaines contre dix semaines auparavant. Les juges ont également exprimé leur soutien en faveur des arguments relatifs à la loi Comstock, une loi anti-obscénité du XIXe siècle qui interdit l’envoi de documents liés à l’avortement. Bien que considérée comme non pertinente dans la législation américaine, les militants anti-avortement l’ont de plus en plus utilisée depuis l’annulation de Roe v. Wade. « Dans la mesure où la loi Comstock introduit une incertitude dans le fond ultime de l’affaire, cette incertitude favorise les plaignants », ont écrit les juges mercredi.

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Un avenir incertain pour le droit à l’avortement

Les décisions du juge fédéral et de la cour d’appel «ignorent les millions de personnes qui ont utilisé ce médicament de façon sûre», a déclaré Fatima Goss-Graves, du National Women’s Law Center, lors d’un petit rassemblement devant la Cour suprême vendredi. Ils «jouent à un jeu très dangereux, en sapant le jugement scientifique de la FDA (food and drug admission) pour les autorisations passées et futures de médicaments», a ajouté Laura Meyers, de l’organisation de planning familial Planned Parenthood. Et si les restrictions à l’accès à la pilule révoltent, c’est sans compter sur la décision finale qui reviendra à la Cour suprême, majoritairement opposée à l’avortement. 

En Floride, jeudi, le Parlement a adopté une loi qui vient encore plus compliquer l’accès à l’avortement. En effet, celui-ci a interdit les avortements au-delà de six semaines. Période pendant laquelle les femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes. L’avenir concernant le droit à l’avortement, et ce, même dans les Etats où il reste légal, est plus que jamais, menacé.

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