« Qu’est-ce qui aurait pu faire que nous prenions la décision de ne pas présenter ce film? », demande au micro de « C Ce soir » sur France 5 Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes. Une question à laquelle de nombreuses personnes semblent avoir la réponse puisque la présence de ces deux acteurs principaux, Johnny Depp et Maïwenn ont été, largement, incomprises.

Johnny Depp et Maïwenn : les mauvais élèves de Cannes

Après des années sans projet cinématographique, Johnny Depp revient sur le grand écran, grâce à Maïwenn, qui lui a donné le premier rôle dans son dernier film, Jeanne du Barry. Une décision qui n’est pas au goût de tout le monde. En effet,,si depuis le début de son procès qui l’opposait à son ex-femme, Amber Heard, l’acteur de Pirates des Caraïbes est boudé par Hollywood, il a été très bien accueilli par la France. Et il le dit lui-même : « Est-ce que je ressens un boycott maintenant? Non, pas du tout. Je ne me sens pas boycotté par Hollywood parce que je ne pense pas à Hollywood. Je n’ai plus besoin d’Hollywood moi-même », déclarait l’acteur lors de la conférence de presse qui se tenait à Cannes. Il a affirmé être « très fier » du film Jeanne du Barry, tout en disant de Maïwenn qu’elle avait été « très courageuse d’avoir choisi un gars du Kentucky pour incarner Louis XV ». 

Mais pourquoi ce film, projeté en ouverture de la 76ème édition du festival de Cannes déchaîne-t-il les foules ? Pour les collectifs de féministes, il s’agit là d’une démonstration « d’impunité ». Un sentiment partagé avec les signataires d’une tribune publiée dans Libération après que le tapis rouge a été déroulé à Johnny Depp : « Nous sommes profondément indigné·e·s et refusons de garder le silence face aux positionnements politiques affichés par le Festival de Cannes », déclare cette tribune qui pointe du doigt un festival qui « déroule le tapis rouge aux hommes et femmes qui agressent ». En effet, Maïwenn est actuellement visée par une plainte judiciaire après avoir agressé Edwy Plenel, le patron de Mediapart. « Le festival envoie le message que dans notre pays nous pouvons continuer d’exercer des violences en toute impunité, que la violence est acceptable dans les lieux de création », complétait la tribune. 

©unsplash

« Montrer le film pour sa qualité propre »

Si pour ces signataires il est clair que la présence de Johnny Depp n’est pas tolérable, pour le délégué général du festival de Cannes, Thierry Frémaux, c’est une polémique qui n’a pas lieu d’être. Sur le plateau de C Ce soir sur France 5, il a affirmé ne pas avoir suivi le procès. « Je n’étais pas du tout au courant de tout ça », assure-t-il, devant les visages interloqués des autres personnalités présentes sur le plateau. « Je lis très peu les journaux. Non, je n’étais pas au courant… Enfin j’étais au courant comme ça » affirme-t-il, avant d’assurer qu’il s’en « fout un peu ». Pour rappel, Johnny Depp est accusé de violences par son ex-femme. Plus que de savoir si Johnny Depp aurait dû s’abstenir de monter les marches, Thierry Frémaux demande : « Qu’est-ce qui aurait pu faire que nous prenions la décision de ne pas présenter ce film? ». (Pour l’heure, Johnny Depp n’est pas considéré comme coupable des actes qui lui sont reprochés, ndlr). Et d’ajouter : « On a décidé de montrer le film [Jeanne Du Barry] pour sa qualité propre ».

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