Les enfants ont cessé de rire. Le brouhaha s’est gelé. Ce jeudi 8 juin, sur l’esplanade du Pâquier, près du pont des Amours à Annecy, l’horreur la plus totale s’est déroulée face à l’innocence des enfants et sous un soleil de plomb. Un homme a décidé, armé d’un couteau, de s’attaquer à des enfants qui jouaient au sein d’une aire de jeux.

Tuerie à Annecy : les faits

Jeudi 8 juin, l’horreur, de celle que l’on pense qui ne peut exister,  s’est produit. « On jouait au mölkky tranquillement et puis il y a quelqu’un qui est arrivé en criant », raconte à France Bleu Pays de Savoie une jeune femme ayant assisté à l’attaque. « Au début, on a cru qu’il jouait. Mais en fait, il a sauté la barrière du parc et a poignardé une petite fille, puis un bébé dans une poussette », raconte-t-elle. « J’ai cru que c’était une blague et en fait pas du tout : il avait un vrai couteau. J’ai cru que c’était un jouet. Mais quand j’ai entendu le cri [d’une] maman, je me suis mise à courir », continue-t-elle. C’est donc aux alentours de 9h30 que l’assaillant aurait agit, provoquant la terreur autour de lui.

 

Vêtu d’un short noir, un foulard bleu noué sur la tête, l’homme faisait des allers-retours entre l’aire de jeux et la promenade où se trouvaient des personnes en plein footing. L’homme a ensuite sauté une rambarde avant de crier en anglais  « au nom de Jesus-Christ ». « Mon enfant de 17 ans a assisté [à la scène]. Une personne a brandi un couteau et poignardé un bébé dans un landau (…), après, il a vu la foule, des cris, du sang », a rapporté à l’AFP une mère de famille venue chercher son fils à la préfecture. Quatre enfants ont été poignardés. Âgés entre 22 mois et 3 ans, les quatre victimes sont à cette heure-ci hospitalisées dans l’urgence absolue. Selon différents témoignages, l’homme a ensuite tenté de s’enfuir de l’aire de jeux et a attaqué un homme de 78 ans qui tentait de protéger son épouse. 

Le suspect a ensuite tenté de fuir l’aire de jeux, mais il aurait été poursuivi par un homme « au sac à dos ». « Au bout d’un moment, on a vu deux hommes se battre devant nous », raconte à France Info une professeure de lycée qui encadrait un groupe d’élèves présent sur les lieux au moment des faits. Un homme qui a fait beaucoup parler de lui sur les réseaux. Il s’appelle Henri et a 24 ans. Celui-ci explique sur ses réseaux qu’il s’est lancé dans un périple depuis la fin du mois de mars : « Pendant 9 mois, je pars à travers toute la France réveiller ces géantes endormies. Elles m’appellent, nous appellent. C’est ce qui me pousse tous les matins à reprendre ce lourd sac-à-dos de 17 kg et à enchaîner les kilomètres ». Ce dernier se décrit comme un « philosophe et explorateur ». Il était à Annecy pour sa cathédrale. Et il s’est finalement retrouvé à s’interposer avec l’assaillant.

©unsplash

Refus de demande d’asile

Du côté du suspect, il s’agit d’un Syrien, Abdelmaish H, né en 1991 et qui avait obtenu le statut de réfugié en Suède en 2013. « Un réfugié politique qui serait sans domicile fixe, arrivé à Annecy à l’automne 2022 » n’était « ni sous l’emprise de stupéfiants ni sous l’emprise d’alcool », a déclaré la procureure de la République d’Annecy, Line Bonnet-Mathis, devant la presse. « Pour des raisons qu’on n’explique pas bien, il a également fait des demandes d’asile en Suisse, en Italie et en France », a rapporté le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, sur TF1, qui fait le lien entre l’attaque et le refus de demande d’asile, en évoquant une « coïncidence troublante ». Son nom ne figurait dans aucun fichier de police et il n’était connu d’« aucun service de renseignement » et n’a pas d’« antécédent psychiatrique identifié », selon la première ministre, Elisabeth Borne.

De son côté, le président de la République, Emmanuel Macron, a dénoncé une « attaque d’une lâcheté absolue » : « Des enfants et un adulte sont entre la vie et la mort. La nation est sous le choc. Nos pensées les accompagnent ainsi que leurs familles et les secours mobilisés », a écrit le chef de l’Etat sur Twitter.

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