La question de l’information en temps de guerre est primordiale. S’il est d’usage de vérifier ses sources, il l’est d’autant plus lors d’une guerre afin de s’assurer de ne pas donner de fausses informations. De son côté, La Russie, aurait décidé de publier de faux articles dans des médias français tels que Le Figaro, Le Monde ou encore Le Parisien. Une campagne de désinformation appelée « Doppelganger » et dénoncée par la France.

Doppelganger : la désinformation russe

Il s’agit là d’une « guerre hybride » menée par Moscou. Cette campagne de désinformation aurait visé plusieurs sites de médias, mais également celui du ministère des Affaires étrangères et d’autres sites gouvernementaux, en créant des sites miroirs. « Les autorités françaises ont mis en évidence l’existence d’une campagne numérique de manipulation de l’information contre la France impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé en amplifiant de fausses informations », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna. Des pratiques « indignes d’un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies ». L’opération Doppelgänger est en fait la seconde phase d’une « campagne déjà connue, mais avec des modes d’action plus sophistiqués destinés à contourner les contre-mesures et être moins visibles ».

À la fin du mois de septembre, Meta, la société mère de Facebook, a révélé avec fracas qu’elle avait réussi à démanteler une opération sournoise sur sa plateforme. Cette manœuvre, orchestrée par des acteurs russes, avait pour objectif d’amplifier la visibilité d’articles provenant de sites pirates. Deux sociétés spécialisées dans le conseil en marketing et technologies de l’information ont été identifiées comme étant les instigatrices de cette opération, ayant déployé une somme colossale de 105 000 dollars pour mener à bien leur mission. Dans l’espoir de mettre fin à de telles pratiques, Meta a rendu publique cette affaire, mais malheureusement, les résultats n’ont pas été à la hauteur de ses attentes. « Meta espérait que son rapport mettrait fin aux opérations, ce ne fut pas le cas », explique une source sécuritaire proche du dossier.

Fausses informations : le procédé

©unsplash

Concrètement, les hackers produisent de faux articles sur un page miroir des médias visés. En France, Le Parisien, Le Monde, Le Figaro et 20 minutes en ont été victimes. Seule différence ? Le nom du domaine. On ne trouvera donc pas leparisien.fr mais leparisien.itd, par exemple. Pour paraître bien réel, les hackers sont parvenus à renvoyer des articles avec un lien hypertexte sur le vrai site du média. « On a trouvé des dizaines de noms de domaines achetés par les Russes pour faire du typosquattage. On n’a pas affaire à des gens qui agissent à dose homéopathique. Ils sont au début d’un processus d’industrialisation », explique la source sécuritaire et d’ajouter : « On ne connaît pas leur objectif final. Est-ce que c’est du micro-ciblage de certaines populations ? Est-ce que c’est pour une campagne permanente de basse intensité ? Ou en vue d’une action massive à un moment précis ? ».

L’opération originale porte le nom de RRN, qui fait référence au site pro-russe RRN.world, autrefois connu sous le nom de Reliable Russian News. Ce site a été créé peu de temps après le début de la guerre en Ukraine et a propagé de nombreuses fausses informations, notamment en affirmant qu’il s’agissait d’une mise en scène du massacre de Boutcha.

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