L’euthanasie est depuis très longtemps un sujet très controversé. En Europe, seuls nos voisins espagnols, belges, hollandais et luxembourgeois y ont accès. En France, la question commence sérieusement à se poser : doit-on autoriser l’euthanasie ? L’Académie de la médecine s’est prononcée en faveur d’un « suicide assisté ».

Une « aide active à mourir »

©unsplash

Ces derniers mois, les débats ont été intenses à l’Assemblée nationale concernant la fin de vie. S’appuyant sur l’avis du Conseil économique, social et environnemental et sur les recommandations de la Convention citoyenne, le gouvernement a déclaré qu’il dévoilera à la fin de l’été un projet de loi pour « une aide active à mourir ». Un sujet que de nombreux français attendaient de voir bouger. « Pour une majorité de citoyennes et de citoyens de la Convention, l’accès à l’aide active à mourir doit être ouvert », écrit la Convention dans son rapport voté le dimanche 2 avril 2023. Plus récemment, c’est l’Académie nationale de médecine qui s’est prononcée à ce sujet. 

Et cette fois, elle donne un avis favorable, tout en apportant son lot de nuances, dans un avis déposé le lundi 17 juillet. Cette dernière se dit prête à « tenir compte de la volonté du législateur de modifier le cadre actuel de la loi sur la fin de vie », en la conditionnant, néanmoins, « à titre exceptionnel », « sous conditions impératives » et à sa réalisation très encadrée. En revanche, pas question de parler ici d’euthanasie. L’Institution a expliqué que cette pratique « transgresse le Serment d’Hippocrate – Je ne provoquerai jamais la mort- prêté par tout médecin ».  L’institution se défend en évoquant la « forte portée morale et symbolique » de l’euthanasie, mais également en assurant que « les professionnels et membres des associations de l’accompagnement en fin de vie s’y opposent et redoutent cette pratique ».

Instauration de garanties strictes

Si l’Académie s’est montrée favorable au suicide assisté, elle a insisté sur la prépondérance de garde-fous. L’institution a notamment évoqué « une évaluation collégiale intervenant en amont de toute décision », « une autorisation et prescription sans administration du produit létal par les médecins et soignants, ce qui conduit à une ultime liberté de choix pour le patient » ou encore la mise à disposition de soins palliatifs et de moyens à la hauteur des nouveaux besoins.

De son côté, Emmanuel Macron, avait insisté sur l’impossibilité de réaliser une suicide assisté sur un mineur : « Vous insistez, à raison, pour que jamais une aide active à mourir ne devrait être réalisée pour un motif social, pour répondre à l’isolement qui parfois peut culpabiliser un malade qui se sait condamné. Ces quelques lignes rouges me paraissent encadrer l’hypothèse d’un modèle français de la fin de vie ».

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