Avoir recours au 49.3 en série ? Ni Emmanuel Macron, ni Elisabeth Borne ne balaye l’idée de la main. Ça pourrait notamment être le cas pour la loi immigration dont Emmanuel Macron a développé les contours au Figaro Magazine lors d’une interview ce mercredi 2 août.

Emmanuel Macron souhaite « rassembler »

©pexel

Un projet « d’ampleur » assez vague pour l’heure, mais qui aura pour objectif, selon le chef de l’État, de rassembler autour des thèmes tels que l’écologie, les services publics, le travail, le progrès, l’ordre et l’immigration. Ainsi,  il souhaite « réunir autour d’un projet clair et simple tous ceux qui veulent s’y retrouver, sans leur demander d’adhérer à tout ». Une initiative qui devrait intervenir « au moment où la France va accueillir de grands événements sportifs », en évoquant évidemment la Coupe du monde de rugby en septembre et les jeux olympiques et paralympiques à l’été 2024. Pour ce faire, le président de la République proposera « aux forces politiques de l’arc républicain une série de rencontres pour déterminer des projets sur lesquels cheminer ensemble ». Il entend néanmoins exclure le Rassemblement national et la France insoumise de cette démarche. 

« J’ai été élu sur une promesse d’émancipation, de modernisation de la France, d’éclater certains tabous. Ce qu’on a fait avec des résultats, surtout sur la partie économique et sociale. Maintenant, on voit bien que quelque chose se joue, qui est de l’ordre, non pas du  »vivre-ensemble » – je n’aime pas ce terme –, mais de  »faire nation » » a expliqué Emmanuel Macron. Et pour ce faire, il semble qu’il soit prêt à avoir recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer des textes sans majorité au Parlement. « Je ne veux pas être bousculé par des majorités de fortune ou des blocages (…). J’utiliserai ce que la Constitution me permet de faire », a-t-il confié à nos confrères. A la fin du mois de juillet il avait toutefois exprimé son souhait de faire face à une opposition républicaine qui le soutienne pour faire en sorte que le pays soit « mieux protégé dans ses frontières » et ainsi s’entendre afin de « bâtir un texte » ensemble.

Intégration et immigration : la différence

Entre Nouméa et Paris, le chef de l’État s’est exprimé sur l’immigration. Et il entend bien distinguer l’immigration de l’intégration : « Nous avons toujours été un pays d’immigration et nous continuerons de l’être ». Une distinction qu’il fait alors que la tension se ressent un peu partout dans le pays après le fin des émeutes qui ont fait suite à la mort de Nahel, tué lors d’un contrôle de police. Il en a profité pour rebondir sur les récentes voix qui demandaient à ce que les allocations soient supprimées aux familles des émeutiers. Pour Emmanuel Macron, cette disposition n’est pas une réponse à la situation : « On doit accompagner ces familles: donner beaucoup plus de moyens, mieux les préparer et en même temps les responsabiliser » indique-t-il, sans pour autant s’opposer à une politique de sanction aux parents « vraiment dans l’irresponsabilité ». « Ces émeutes ne sont pas un sujet d’immigration actuel. C’est un sujet plus large de difficultés de certaines villes, de difficultés socio-économiques, de difficultés d’intégration dans certains cas et de fonctionnement de la démocratie à l’heure des réseaux sociaux », a-t-il tenu à rappeler.
Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner
Exit mobile version