Il fait sa première rentrée en qualité de ministre de l’Education. Gabriel Attal fait de la laïcité à l’école son cheval de bataille. Une bataille qui a été largement encouragée par les récents chiffres qui mettent en lumière une hausse des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires. Le port de l’abaya en faisant partie, le ministre a déclaré hier que cet habit sera dorénavant interdit.

Interdiction de l’abaya

©unsplasn

Une semaine avant la rentrée scolaire, Gabriel Attal annonce de nouvelles règles. Ce dimanche 27 août, sur le JT de TF1, le ministre de l’Education a ainsi annoncé qu’on ne pourra plus porter l’abaya à l’école. Je vais m’entretenir cette semaine avec les directeurs d’établissement sur ce sujet ». Pour rappel, l’abaya est une robe traditionnelle du Moyen-Orient, portée par les femmes, au-dessus de leurs vêtements. Une tenue considérée comme incompatible avec le principe de laïcité. À ce titre, Gabriel Attal évoque une nouvelle règle « nécessaire et juste : l’école de la République s’est construite autour de valeurs fortes, notamment la laïcité (…) c’est une liberté, pas une contrainte. Vous ne devez pas être capable de déterminer la religion d’un élève en rentrant dans une classe ». 

Le Snpden et le Snalc, syndicats de personnels de l’Éducation nationale, qui militent pour que le ministère tranche sur la question du port de l’abaya, afin que la responsabilité d’accepter ou de refuser cet habit ne repose plus sur les enseignants et les personnels de direction des établissements, sont, quant à eux, soulagés.  «Les annonces de Gabriel Attal sur les abayas ont le mérite de la clarté et du courage», a ainsi écrit le Snpden sur X (ex-Twitter).  «Si cela se fait en bonne intelligence, dans le dialogue, sans conduire à des situations de tension et d’exclusion, c’est la meilleure situation possible», a de son côté estimé Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

L’abay : tenue religieuse ou non ?

Pour rappel, l’abaya est une robe traditionnelle qui tient ses racines dans les pays musulmans, plus particulièrement en Arabie saoudite, dans les pays du Maghreb et du golfe Persique. C’est une tenue qui ressemble à une longue robe très ample. Elle pose problème en France aujourd’hui car elle représente une sorte de casse-tête, alors que de plus en plus de jeunes décident de la porter à l’école. En effet, la question était, jusqu’ ici, de savoir si cette robe représentait un signe religieux. En tout cas, la loi de 2004 sur la laïcité à l’école ne dit rien sur cet habit. 

Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a pointé du doigt ce choix, sur BFMTV :  « Je pense que le ministre aurait pu échanger, demander l’avis des responsables religieux. Pour moi, l’abaya n’est pas une tenue religieuse, c’est une forme de mode (…) Si vous allez dans certains magasins, vous trouvez des abayas. C’est une robe longue et ample à la fois. Ça n’a rien à voir avec la religion ». Ce dernier s’est également dit concerné par le fait que l’abaya soit une priorité à l’heure où « les équipes pédagogiques s’inquiètent du manque de moyens, il y a un manque de d’enseignants ». Une réflexion partagée par Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du syndicat Snes-FSU qui estime ce lundi 28 août sur Fnrace Inter, que « le sujet principal de cette rentrée n’est pas le port de l’abaya ». Cette dernière affirme par ailleurs que ce vêtement n’est porté que par « quelques milliers de jeunes adolescentes ».

Sa principale inquiétude ? Que le manque de dialogue au sujet de cette interdiction conduise « au départ de ces élèves vers le privé confessionnel » ce qui serait selon elle, « une véritable défaite pour l’école de la République ». Pour l’heure, Gabriel Attal n’a pas communiqué quant à la mise en vigueur de cette interdiction.

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