Le Secours populaire alerte. Dans son baromètre annuel, il a indiqué que 18% des Français vivent à découvert. Une situation financière qui « continue d’empirer cette année », a alerté ce mercredi 6 septembre l’association, qui lance sa campagne « Pauvreté-Précarité ». Réalisé par l’Ipsos, le sondage révèle une pauvreté croissante chez une part importante des Français.

Vivre à découvert : une habitude pour 18% des Français

Selon le Secours populaire, la précarité en France continue de progresser. 31 % des ouvriers, 25 % des employés et 24 % des Français ayant un niveau d’étude inférieur au baccalauréat admettent ainsi être à découvert. «2022 et la forte hausse des prix avait déjà marqué une année particulièrement difficile pour de nombreux foyers français. La situation ne s’est malheureusement pas améliorée en 2023», relève l’Institut Ipsos. Ainsi, mettre de l’argent de côté devient de plus en plus difficile. Moins d’un Français sur deux déclare parvenir à mettre de l’argent de côté, révèle l’institut. De ce fait, 58 % ont déjà eu le sentiment d’être sur le point de connaître une situation de pauvreté. «Tous les profils viennent nous voir: les étudiants, les mères seules, les jeunes personnes actives (…) des personnes qui se débrouillaient jusque-là avec des petits revenus, qui n’avaient pas d’emploi à plein temps » a expliqué Houria Tareb, secrétaire nationale du Secours populaire. 

Aujourd’hui, il semblerait que parvenir à s’alimenter devienne le parcours du combattant pour certaines personnes. « Nous sommes dans une situation où la question de la faim intervient à nouveau dans la vie quotidienne de millions de familles sur notre territoire », a déploré la secrétaire générale du Secours populaire, Henriette Steinberg, à France Info.  « La faim devient une question majeure », a-t-elle martelé. Près d’un Français sur trois rencontre même des difficultés pour se procurer une alimentation saine, lui permettant de faire trois repas par jour. Cette hausse de la précarité est « une source de grande préoccupation, une question d’urgence ». Une hausse qui devrait alerter les pouvoirs publics afin de mettre en oeuvre des aides. Car, dans ce contexte, les associations de lutte contre la pauvreté font face à un afflux de demandes d’aide, auxquelles ont de plus en plus de mal à donner accès.

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Difficultés pour faire face aux dépenses du quotidien

Si se nourrir est devenue une source de stress, les actes médicaux deviennent un luxe. En effet, le sondage révèle que 45 % des personnes interrogées ont déjà rencontré des difficultés financières pour payer certains actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale, contre 39 % en 2022. 63 % des personnes dont le foyer a un revenu mensuel net inférieur à 1 200 euros ont du mal à payer ces actes médicaux. Dans le même sens, lorsqu’il y a des enfants dans le foyer, 46% estiment qu’ils ont du mal à joindre les deux bouts lorsqu’il s’agit de dépenser pour les besoins majeurs de ces deniers, comme des nouvelles fournitures scolaires ou la carte de cantine.

«Exercer une activité professionnelle ne garantit pas d’avoir une situation financière confortable», pointe le sondage : plus d’un tiers des actifs interrogés (36%) déclarent ne pas parvenir à faire face à l’ensemble de leurs dépenses. « Nous avons demandé une rencontre avec le président de la République pour savoir ce qu’il se passe, pour l’instant, nous n’avons toujours pas ce rendez-vous », a déclaré Henriette Steinberg

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