C’est une triste rentrée, placée sous le signe de la détresse face au harcèlement scolaire. La preuve que le harcèlement ne s’arrête pas aux portes de l’école. Ce mardi, les parents d’un adolescent de 15 ans l’ont retrouvé pendu, dans sa chambre. La piste du harcèlement scolaire est étudiée.

Victime de harcèlement dans son ancien établissement

©unsplash

Il était trop tard lorsque les secours sont arrivés. Le jeune homme de quinze ans était ce mardi, pendu par une taie de traversin de son lit. Découvert par l’un de ses proches, l’adolescent était en arrêt cardiorespiratoire. Si les pompiers sont intervenus très rapidement, le décès du jeune homme a été constaté à 19 heures. Peu après, les enquêteurs du commissariat de Conflans-Sainte-Honorine se sont rendus au domicile de la famille. Pour l’heure, le suicide est évidemment privilégié, mais la question du harcèlement scolaire se pose plus que jamais.  Alors qu’il a fait sa rentrée dans un lycée professionnel du 14ème arrondissement, ce lundi 4 septembre, la victime venait de changer d’établissement après avoir signalé des faits d’harcèlement de la part d’anciens camarades. Scolarisé au sein du lycée Adrienne-Bolland, il aurait été victime de « brimades » et d’ « injures répétées » au cours de l’année scolaire 2022_2023. 

La famille du jeune homme avait déjà déposé plainte, et si le proviseur de l’établissement et le rectorat avaient été saisis, aucune procédure judiciaire n’avait été engagée. Les parents, avaient à l’époque, dénoncé « l’absence de mesures prises face à cette situation de harcèlement », a déclaré Gabriel Attal.  « En mars 2023, les parents ont été reçus par l’établissement. Les élèves mis en cause ont eux aussi été reçus, et leurs parents ont été contactés ». Le ministre a précisé que selon l’établissement, l’adolescent avait bénéficié d’un suivi régulier par la CPE, et ce jusqu’à la fin de l’année scolaire » et qu’« un point a été fait avec le père de ce jeune garçon » en fin d’année scolaire. Mais il semblerait que ça n’ait pas été suffisant.

«Nous ne sommes pas à la hauteur»

Face à ce drame, Gabriel Attal, qui a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire son grand cheval de bataille, s’est montré transparent sur la difficulté du gouvernement de pallier cette problématique qui ronge de trop nombreux étudiants. «Beaucoup de chantiers ont été engagés mais chaque drame est un drame de trop qui nous rappelle que nous ne sommes toujours pas à la hauteur», a déclaré le locataire de la Rue de Grenelle, bien déterminé à «continuer à profondément changer la réponse de l’Education nationale» en la matière. Et malheureusement, le cas de cet adolescent n’est pas isolé. Ces dernières années, les parents endeuillés suite au suicide de leur enfant, ont été nombreux. Lucas, dans les Vosges en janvier 2023, Lindsay dans le Pas-de-Calais en mai  2023, Dinah dans le Haut-Rhin en octobre 2021. La liste est longue. Et même si le gouvernement avait fait montre d’un réel désir de lutte contre le harcèlement scolaire, lorsque ces affaires sont traduites en justice, les choses se compliquent. 

Selon les informations du Parisien, Brigitte Macron va rendre visite ce jeudi à la famille de l’adolescent victime. « Quand un enfant de 15 ans en arrive à ne plus envisager d’autres solutions que celle de donner la mort, c’est une émotion qui nous oblige tous », a déclaré Olivier Véran sur France Inter. Brigitte Macron, ancienne enseignante, a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement un de ses combats.

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