Le drame dans un restaurant de Bordeaux. Ce mardi soir, la Direction générale de la Santé a déclaré par le biais d’un bulletin urgent, qu’une personne est décédée, en Ile-de-France, après avoir ingéré des « sardines en bocal ».

Douze cas recensés

©unsplash

C’est au sein du Tchin Tchin Wine Bar, « très prisé de la clientèle anglo-saxonne », que s’est déroulé l’incident. Après avoir consommé des sardines en bocal, une personne est décédée. Douze autres cas, en réanimation, ont été, à l’heure actuelle, recensés. La majorité des personnes malades « sont de nationalité étrangère (Etats-Unis, Canada, Allemagne). Elles ont toutes fréquenté au cours de la semaine dernière le même bar de Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar », expliquaient mardi dans un communiqué la préfecture de Nouvelle-Aquitaine et l’agence régionale de santé (ARS). « Les aliments suspectés sont à ce stade des conserves de sardines faites maison par le restaurateur ». 

Benjamin Clouzeau, médecin anesthésiste-réanimateur, à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, a expliqué que « sept (personnes sont) en réanimation, cinq sous assistance respiratoire et une placée en unité de soins continus », autant qu’il « y a d’autres cas rattachés au foyer bordelais, dont un Allemand qui était reparti et qui a été pris en charge dans son pays, a priori il va bien », a ajouté M. Clouzeau, à l’AFP. A ce stade, les symptômes sont « cliniquement évocateurs de botulisme », a détaillé la Direction générale de la Santé. Pour l’heure, les autorités sanitaires n’excluent pas de nouveaux cas et demandent aux personnes ayant fréquenté l’établissement et présentant des signes digestifs tels que des diarrhées et des vomissements, mais également des troubles de la vision et/ou de la parole, « à contacter les services d’urgences pour bénéficier du traitement anti toxinique le plus précocement possible ».

C’est quoi, le botulisme ?

Le botulisme est une maladie neurologique rare. Elle est provoquée par une toxine très puissante produite par une bactérie, qui peut être mortelle dans 5 % à 10 % des cas. Cette toxine se développe notamment dans les aliments mal conservés, et la maladie résulte en général d’une intoxication alimentaire, précise l’Institut Pasteur. « Le risque immédiat de cette maladie, c’est de mourir d’une paralysie des muscles respiratoires. Une fois mis sous assistance respiratoire, ce risque-là disparaît, mais on se retrouve dans une situation de dépendance totale de la machine », a déclaré le praticien à l’AFP. 

« Je reconnais que j’avais un lot de sardines stérilisées et que, à l’ouverture, j’ai dû en jeter certaines qui avaient une forte odeur. D’autres paraissaient saines et ont été servies aux clients », a déclaré le gérant du restaurant dans les colonnes de Sud Ouest. « Je suis dévasté pour ces clients s’il s’avère qu’ils sont tombés malades chez moi », a-t-il ajouté. Pour l’heure, des prélèvements sont effectués au sein de l’établissement par la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Toutes les conserves ont également été consignées dans l’attente des résultats de l’analyse, a révélé l’ARS.

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