Il y en avait des choses à dire ce dimanche. En direct du 20H, Emmanuel Macron s’est exprimé face aux « immenses bouleversements » rencontrés par la France. L’occasion pour lui de faire certaines annonces. Entre pouvoir d’achat, immigration ou encore la question du Niger, le chef de l’Etat, divise.

Prix du carburant et inflation

Emmanuel Macron a expliqué vouloir renoncer à la vente à perte d’essence et a ainsi promis une nouvelle aide pour les foyers les plus modestes. A trois jours de la présentation du budget pour 2024 en Conseil des ministres, le président de la République était largement attendu sur la question du pouvoir d’achat. Emmanuel Macron a évoqué la mise en place d’un mécanisme mis en place pour les travailleurs modestes.  « Cent euros par voiture et par an ». C’est « limité mais beaucoup plus pertinent », car cette aide, s’adressera aux « personnes qui travaillent et qui ont besoin de rouler », et n’ira pas au-delà de la moitié des Français qui gagnent le moins, a-t-il précisé sur TF1.

Il a précisé avoir demandé au gouvernement de mettre au point ce dispositif. « On sort du “quoi qu’il en coûte’ ». Sur la question de la vente à perte de carburant, Elisabeth Borne va réunir les groupes concernés « cette semaine » et le président a d’ores et déjà demandé aux distributeurs de « vendre à prix coûtant ».  Sur la question de l’inflation, Emmanuel Macron a expliqué vouloir « se concentrer » sur la création d’emplois, levier pour pallier la précarité. Les salaires, quant à eux, seront évoqués lors de la conférence sociale.  « On va travailler avec toutes les branches qui ont encore un salaire en dessous du smic légal. Je ne suis pas pour qu’on indexe tous les salaires sur le prix, sinon on crée une boucle inflationniste », a-t-il nuancé.

Immigration : « nous faisons notre part »

Emmanuel Macron a estimé, ce dimanche soir, que la France faisait « sa part » concernant la question de l’accueil des migrants, en réponse aux accusations du Pape, en visite à Marseille. «Le pape a raison d’appeler à ce sursaut contre l’indifférence », mais « nous Français, nous faisons notre part », a affirmé le président de la République. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde », a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat a fustigé la « réponse simpliste et nationaliste de l’Italie », tout en appelant à une meilleure « coopération » avec les pays de départ des migrants.  « Nous devons en Européens mieux conditionner notre aide à une politique responsable en matière migratoire et en disant ‘on vous aide sur des projets pour donner des opportunités économiques à la population mais vous devez nous aider à démanteler chez vous les réseaux qui conduisent ces gens à quitter leur pays’ et surtout beaucoup mieux coopérer aux retours ».

Niger : la France cesse sa coopération militaire

Le coup d’Etat au Niger a éclaté il y a deux mois. Pour Emmanuel Macron il est temps de cesser sa coopération militaire avec les autorités du pays. « Les soldats rentreront d’ici à la fin de l’année. Nous continuerons de continuer à accompagner les Etats africains contre le terrorisme » a-t-il affirmé. Néanmoins, « la France a décidé de ramener cette semaine son ambassadeur et plusieurs diplomates. Ils rentreront en France dans les prochaines heures ».

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« Amateurisme » et « honte absolue » : l’interview d’Emmanuel Macron ne passe pas

Pour une partie de l’opposition, l’interview d’Emmanuel Macron n’était pas convaincante. Et les critiques ont fusé. L’élu LFI Éric Coquerel, a estimé que le président avait « confirmé son titre de champion du baratin », confondant notamment « planification écologique » et « communication écologique »

Manuel Bompard, interrogé ce lundi matin sur BMFTV a dénoncé « un bricolage total et un amateurisme complet » sur la question du carburant. Selon Yannick Jadot, Emmanuel Macron est « un fanatique de l’indifférence », et a sorti « tous les poncifs de l’extrême droite sur l’immigration ». A droite, Éric Ciotti a désavoué le choix d’un « texte qui prévoit la régularisation des migrants arrivés illégalement », au micro de BFMTV. De son côté, Thomas Portes, élu LFI, estime qu’utiliser les mots de Michel Rocard, Premier ministre socialiste est « une honte absolue ». Selon lui, il s’agit des « mêmes mots que l’extrême droite. Les mêmes mots que les racistes ».

 

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