Une multitude de vidéos a été analysé. Le Haut Conseil à l’Egalité alerte : « 90% des contenus pornographiques contiennent de la violence physique ou verbale et sont donc pénalement répréhensibles ». Le mercredi 27 septembre, un rapport édifiant sur la « pornocriminalité » a été transmis à la ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard. Il fait froid dans le dos.

« Ce n’est pas du cinéma »

La pornographie, du cinéma ? C’est en réalité bien plus complexe que ça. « Les violences sont réelles. Ce n’est pas du cinéma », assure le rapport. Des dizaines de milliers de vidéos ont été analysées ces derniers mois par le HCE. Ces dernières issues des sites les plus populaires comme Xhamster, Pornhub ou encore XVideos, présentent, toutes, peu ou prou, neuf scènes sur dix de violences physiques, verbales et sexuelles. De ce fait, ces vidéos sont « pénalement répréhensibles », certaines relevant « de la définition juridique des actes de torture et de barbarie », selon le HCE, qui pointe également du doigt une dimension pédopornographique :  « ces vidéos banalisent et érotisent l’inceste et la pédocriminalité ».

Face à ce qu’il juge être un « un déni sociétal (…) partagé par les acteurs et actrices institutionel(les) censé(es) agir et qui restent dans l’inaction, voire la complaisance », le Haut Conseil à l’Egalité, fustige les insuffisances de la réponse face aux dérives du porno. Les experts du HCE ont donc fait dix propositions au gouvernement pour réglementer l’accès à ces contenus pornographiques mais également pour en réglementer les publications et les productions.

Contrôle de l’âge et retraits des vidéos

Concrètement, la priorité du HCE réside dans le contrôle des âges. Il n’est plus question que des mineurs puissent avoir accès à ces contenus. « Donner le pouvoir à l’Arcom (le gendarme des médias et du numérique, ndlr) de bloquer les sites pornographiques ne mettant pas en place un contrôle d’âge effectif », figure donc parmi ses propositions. Même si ces plateformes ont déjà l’obligation de s’assurer que les utilisateurs français ont plus de 18 ans, aucun dispositif n’a été déployé pour s’en assurer. De ce fait, la moitié des garçons de douze ans se redent sur des sites phonographiques en France.

Une autre proposition, consiste à  autoriser la plateforme Pharos, qui est dédiée à la détection de contenus illégaux sur Internet, à prendre des mesures pour bloquer ou supprimer des vidéos contenant des « violations graves délibérées de l’intégrité de la personne », en vertu de l’article 222- 33-3 du code pénal, qui sanctionne de la même manière les actes de violence et leur enregistrement. Dans la même veine, le HCE souhaite donner à des personnes qui figureraient sur des sites pornographiques sans leur consentement, le pouvoir de retirer ces vidéos « sans autre condition que de prouver qu’il s’agit d’elle ». Ce droit de retrait doit être « simple et effectif ».

 

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