L’heure est aux maladies en tout genre. L’hiver pointe le bout de son nez et les changements de températures nous affaiblissent. C’est le moment où les pharmacies s’attendent à une recrudescence de clients qui viennent lutter contre les premiers signes d’un rhume. Mais s’automédicamenter n’est pas toujours une bonne idée, encore moins avec les médicaments vendus pour combattre les coups de froid.

« Risquer un AVC pour un nez bouché »

Actifed, Rhinadvil, Dolirhume ou encore Humex. Vous les connaissez bien. Ce sont les stars des rayons des pharmacies dès que l’on commence à ressortir nos plaids et nos manteaux. Ils sont en libre-service, et on les achète comme si c’était des bonbons. Pourtant, ces médicaments censés nous remettre en forme, pourraient bien être plus dangereux pour la santé qu’on le croit. En effet, l’ANSM vient de tirer la sonnette d’alarme, ce lundi 23 octobre, quant à la consommation de ces derniers. En cause ? La présence de vasoconstricteurs. « Ce sont des médicaments qui contiennent une substance, la pseudoéphédrine, qui vasoconstrictent, a indiqué le médecin Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice de l’ANSM, sur Franceinfo. Quand vous avez un rhume, vous avez une dilatation des vaisseaux et donc une augmentation des muqueuses. Et les vasoconstricteurs sont là pour réduire ce volume et décongestionner. Et donc ça soulage lorsque l’on est enrhumé ». Problème ? C’est un peu chasser un problème pour en avoir un autre à la place. Et pas des moindres. 

Ces médicaments pourraient augmenter le risque d’infarctus et d’AVC. « À nouveau, avec les médecins, avec les pharmaciens, nous avons décidé de les déconseiller et de dire aux Français et aux Françaises : ne les utilisez pas, a ajouté la directrice de l’ANSM. Pensez-vous qu’il soit adéquat de risquer un AVC pour un nez bouché ? Honnêtement, nous ne le pensons pas ». De 2012 à 2018, la base nationale de pharmacologie faisait ainsi état de 307 cas graves. Des proportions restreintes mais à prendre en considération. Selon Christelle Ratignier-Carbonneil, demeurer patient et se munir de sprays d’eau salé restent les deux meilleures solutions pour lutter contre un mauvais rhume, qui disparaît spontanément au bout de dix jours. Cette mise en garde est soutenue par le Collège de la médecine générale, le Conseil national professionnel d’ORL, ainsi que l’Ordre national des pharmaciens et les syndicats de pharmaciens d’officine.

Pourquoi ne pas mettre en place leur interdiction ?

©unsplash

La liste de contre-indications sur ces médicaments est longue. Et ce n’est pas la première fois qu’ils font l’objet de mises en garde. Pourtant, ils demeurent présents à la vente et continuent de provoquer des effets graves sur des cas de rhume, une maladie pourtant bénigne. Ainsi, il est déconseillé aux personnes souffrant d’hypertension, de diabète, qui présentent des antécédents d’AVC, de convulsion, d’insuffisance coronarienne, d’hyperthyroïdie et les femmes enceintes. Pour l’heure, ces médicaments, disponibles dans de nombreux pays européens, sont réévalués au niveau européen sur la base de ces nouvelles données. Une procédure, qui a débuté le 2023 est toujours en cours. 

Concernant une interdiction globale,  « la décision (…) se fait au niveau européen, puisque ce sont des médicaments qui existent dans certains pays européens. Mais nous, en France, on veut faire passer les bons messages et protéger les patients de suite, dès maintenant », a précisé, toujours sur franceinfo le docteur Christelle Ratignier-Carbonneil. Pour l’heure, il est conseillé aux personnes qui détiennent ces médicaments de les rapporter en pharmacie et de ne pas les consommer. 

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