Elle à 85 ans. Yocheved Lifshitz, a été enlevé le 7 octobre, dans le kibboutz Nir Oz avec son époux. En captivité depuis, elle a été relâchée ce lundi par le Hamas en compagnie de Nourit Super, 79 ans, également originaire du kibboutz Niz Or. À Tel-Aviv, installée sur une chaise roulante à côté de sa fille, elle raconte à la presse ce qu’elle a vécu pendant dix huit jours retenue dans la bande de Gaza. Elle assure y avoir été bien traitée. 

« J’ai été emmené sur une moto »

Yocheved Lifshitz a traversé « l’enfer », le 7 octobre 2023. « Je ne pensais ou ne savais pas que je me retrouverais dans cette situation », a-t-elle raconté à la presse. Avant de raconter les conditions dans lesquelles elle a été enlevée. Les membres du Hamas seraient entrés dans son kibboutz, en « masse » soumettant la population à des « tirs intenses » lors d’ assauts dans les maisons. « Ils n’ont pas fait de distinction entre vieux et jeunes », a-t-elle dit. « Je ne cesse de me refaire le film de ce qu’il s’est passé », encore sous le choc de ce qui lui est arrivé. 

Elle poursuit son récit, en racontant comment s’est déroulé la route pour se rendre dans son lieu de captivité : « Ils m’ont kidnappée, j’ai été emmenée sur une moto (…) J’étais allongée sur la moto, mon corps d’un côté et mes jambes de l’autre et les ‘shabab’ (jeunes Palestiniens, ndlr) m’ont battue en chemin, ils ne m’ont pas cassé les côtes mais m’ont fait très mal et j’ai eu du mal à respirer », décrit-elle. Elle précise avoir parcouru « un réseau de tunnels » souterrains « pendant deux ou trois heures, puis avoir été transférée dans un hall avec 25 autres otages ». Elle s’est finalement retrouvée dans une pièce séparée avec quatre autres otages, où elle a été installée sur un matelas.

« Ils étaient très courtois »

©unsplash

Au cours de son récit, Yocheved Lifshitz révèle une captivité dans laquelle elle n’a pas souffert physiquement. « Un médecin venait tous les deux ou trois jours pour voir comment nous allions et pour s’assurer que nous avions des médicaments », rassure-t-elle. « Ils ont pris en compte tous nos besoins, je les salue pour ça, ils étaient très courtois. Ils s’assurent que nous étions propres, que nous mangions. Nous mangions la même chose qu’eux », a-t-elle poursuivi et d’ajouter : « Ils semblaient prêts pour cela, ils l’avaient préparé depuis un moment, ils avaient tout ce dont des hommes et des femmes ont besoin, même du shampoing ». 

Lors de sa détention avec ses ravisseurs, l’octogénaire raconte qu’ils auraient essayé d’avoir des échanges politiques. « Nous ne voulions pas parler politique avec eux, nous étions leurs otages, nous n’avons pas répondu. Mais ils ont parlé de toute sorte de choses. Ils étaient très aimables avec nous ». 

Yocheved Lifshitz et Nourit Kuper font partie des quelque 220 otages israéliens, étrangers ou binationaux qui ont été enlevés par des commandos du Hamas lors d’une attaque sanglante qui a fait plus de 1.400 morts, en majorité des civils, menée sur le sol israélien le 7 octobre. « Le gouvernement nous a abandonnés », a déclaré l’octogénaire, qui est toujours dans l’attente que son mari soit libéré. « Ce ne sera pas fini tant que tout le monde ne sera pas rentré », a-t-elle conclu.

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