Les attaques terroristes et les tentatives d’attaques se sont multipliées ces deux dernières semaines en Europe. En France, le meurtre d’un enseignant à Arras, a rappelé au pays de mauvais souvenirs, et a relancé le débat sur la manière dont le gouvernement lutte contre la menace terroriste. Clément Beaune a récemment exprimé son désir de sécuriser davantage les transports.
Un changement de loi imminent ?
Qui n’a jamais eu peur de prendre les transports ? Métro, bus ou tramways peuvent ressembler à des airs de jeux pour des personnes qui veulent nuire à la République. Et le ministre des Transports semble en être largement conscient. Sur Quotidien, ce mardi, Clément Beaune a appelé à « renforcer les pouvoirs » des agents de sûreté dans les transports ferroviaires pour leur permettre « d’intervenir » dans le contexte de menace terroriste. « Aujourd’hui, parfois, ils ne peuvent pas intervenir parce qu’ils n’ont pas la capacité, par exemple, d’intercepter quelqu’un qui se baladait avec un couteau dans une gare », a-t-il déploré. Selon le ministre, leur octroyer ce droit permettrait une meilleure sécurité pour les passagers. « On voit bien dans le contexte que ce serait bien qu’ils aient le droit. Ils n’ont pas le droit d’intervenir sur le parvis d’une gare, à quelques mètres de l’entrée de la gare ». Une interdiction qui mérite, selon lui, d’être modifiée.
Il l’assure, il serait « en train de travailler là-dessus avec le ministre de l’Intérieur ». Il y a des changements qui passent par des changements de règles juridiques » et qui pourraient prendre « quelques jours » voire « quelques semaines ». En revanche, il s’est dit défavorable à l’installation de portiques de détecteurs de métaux à l’entrée des gares, comme c’est le cas en Espagne, et ce, depuis 2004. En cause ? Le risque d’attroupement. « Simplement, vous avez des gens qui s’agglutinent et qui s’accumulent, qui sont aussi des cibles », a-t-il précisé, prenant la gare du Nord comme exemple, fréquentée par 700 000 personnes chaque jour. Il faut « d’abord avoir des effectifs de sécurité extrêmement nombreux, extrêmement présents ».
Protéger, mais sans enfermer
Si l’installation de portiques à l’entrée des gares est exclue, le nombre d’agents de sécurité a été renforcé. Ils « sont aujourd’hui presque 3.000 et on va passer à presque 3.500 dans les mois qui viennent », notamment en vue des Jeux Olympiques. « On fait pareil à la RATP et je demande aux Aéroports de Paris aussi de renforcer les patrouilles. On a augmenté de 40 % les patrouilles depuis le passage en Vigipirate urgence attentat », a-t-il détaillé. Au-delà de la raison sécuritaire avancée par le ministre, le refus d’installer des portiques est lié à l’envie de garder « l’équilibre dans nos démocraties en général – c’est vrai à l’école, c’est vrai dans les transports –, c’est qu’on essaie de garder une société ouverte (…) et en même temps (une société) de vigilance et de protection ».