La séquence n’est pas passée inaperçue. Face à Apolline de Malherbe, l’un des religieux qui intervient à la Grande Mosquée de Paris s’est confondu dans des interrogations douteuses quant au nombre d’actes antisémites recensés depuis le 7 octobre 2023. Le Consistoire israélite de France a dénoncé dans un communiqué, des propos « scandaleux » avant d’interpeller Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, « pour que ces propos remettant en cause l’autorité de l’État, ne puissent plus avoir droit de cité, par des représentants religieux placés sous sa tutelle ».

La Grande Mosquée n’était pas au courant

Sur RMC, Abdelalil Mamoun, un des religieux qui intervient à la Grande Mosquée était interrogée sur la recrudescence d’actes antisémites. Une interrogation à laquelle il a répondu par une autre : « Où sont ces 1.200 actes antisémites en France ? Nous aimerions des éléments concrets ». Des propos qui ont indignés et qui ont poussé la Grande Mosquée de Paris a intervenir au sein du débat. Elle a d’abord rappelé que l’imam n’est pas le représentant de la Grande Mosquée, comme la bannière le laissait entendre et qu’il n’avait pas prévenu de son intervention à la radio. 

« Ce n’était pas en notre nom, alors que le bandeau de l’émission (qui indiquait imam de la Grande Mosquée de Paris) le laissait penser. Oui, c’est un imam qui prêche parfois chez nous, mais comme beaucoup d’autres ! Il participe parfois à nos travaux. C’est aussi quelqu’un qui travaille depuis des années sur la radio Beur FM et donc, beaucoup de journalistes ont son numéro de téléphone », a déclaré une source proche de Chems-Eddine Hafiz, le recteur de l’institution. la Grande Mosquée de Paris, dans un communiqué publié très rapidement après les propos de l’imam,  a dit « s’inscrire en faux » et confirmé qu’elle « ne nie pas, ne relativise pas et ne minimise pas l’ensemble des actes antisémites survenus en France ces dernières semaines ». 

Abdelalil Mamoun présente ses excuses

«Je m’excuse d’abord auprès des téléspectateurs et de toute la communauté juive de France, s’ils ont pu comprendre de ma part que j’ai remis en cause l’existence d’actes antisémites en France. Je dis simplement que ce matin, en apprenant ce chiffre-là qui m’a choqué, stupéfait, j’ai demandé à avoir plus de détails, sur les catégories d’actes dont on parle, est-ce que ce sont des profanations…», a déclaré l’imam sur BFMTV ce mardi soir avant de pointer du doigt l’attitude de la journaliste sur RCM. «Apolline de Malherbe a eu une attitude un petit peu malhonnête de manière intellectuelle à mon égard, elle voulait me faire dire ce que je ne pensais pas». 

Sur X (ancien twitter), Gérald Darmanin a dénoncé «des insinuations très choquantes ont été tenues par un invité de RMC (…) Je les réprouve totalement». Il a ainsi tenu à détailler les chiffres avancés par le ministère de l’Intérieur. « 50% de tags, affiches, banderoles (parmi lesquels des « morts aux juifs », des croix gammées, etc), 22% de menaces et insultes, 10% d’apologie du terrorisme, 8% d’atteintes aux biens, 6% de comportements suspects, 2% de coups et blessures, 2% d’atteintes aux lieux communautaires ». Il a ensuite remercier « la Grande Mosquée de Paris pour les éclaircissements donnés et pour s’être inscrit en faux dans la minimisation des actes antisémites qui touchent la France ». 

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