Dimanche dernier, environ 100 000 personnes étaient rassemblées à Paris pour marcher contre l’antisémitisme. Lors de cette « marche civique » insufflée par Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, une grande partie du Rassemblement national était présente, et des personnalités publiques comme Tommer Sisley ou Cyril Hanouna se sont mobilisés. Mais c’est surtout l’absence du président de la République qui a été le plus remarquée. En visite d’État en Suisse ce mercredi 15 novembre, Emmanuel Macron a été interrogé sur les raisons de son absence largement commentée, à droite et à gauche.
Une position claire
« Quand on est président de la République, on n’est pas jugé à ce qu’on dit, mais on est jugé à ce qu’on fait. Je pense qu’il se serait grandi de se rendre à cette marche, et qu’il a probablement raté un rendez-vous avec l’Histoire » a fustigé Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, sur RTL. Pour le président de la République, « le débat n’avait pas lieu d’être » indiquant que sa position sur l’antisémitisme n’a jamais été ambiguë. A deux reprises j’ai combattu le front national, devenu le rassemblement national, dont les gènes, l’origine, précisément, vient aussi de là », a-t-il indiqué.
« La place d’un président de la République n’est pas d’aller à une marche, je le regrette » et de préciser que les exemples qui ont été pris pour dénoncer son absence, notamment la présence de chefs d’États à des marches n’avaient pas eu lieu dans le même contexte. « La dernière fois qu’un de mes prédécesseurs a été à une marche, c’était le lendemain d’un attentat, avec deux millions de personnes dans la rue et des dizaines de chefs d’États et de gouvernement à Paris. Était-ce le cas dimanche dernier ? Non. La marche était de nature totalement différente », a-t-il expliqué avant d’affirmer qu’il partage néanmoins les « attendus » de ce rassemblement. « Mon rôle est de travailler à la libération de nos otages ».
« Ne jamais renvoyer dos à dos les uns et les autres »
Emmanuel Macron n’en démord pas. Son rôle est tout autre que de marcher. Lors de son passage à Berne, il a ainsi tenu à rappeler que dans une période comme celle que l’on traverse, il est particulièrement important de « ne jamais renvoyer dos à dos les uns et les autres ». Ainsi, le président de la République somme les Français « au moment où l’unanimisme semble se faire dans la lutte contre l’antisémitisme, à bien distinguer ses formes et à bien voir qu’en France et en République protéger les Français de confession juive, ce n’est pas mettre au pilori les Français de confessions musulmanes », comme il a déjà pu l’entendre « ces derniers jours et ces dernières semaines ».
Emmanuel Macron semble vouloir faire une piqûre de rappel au Rassemblement national, qui a largement répondu présent lors de ce rassemblement. Une présence qui a d’ailleurs provoqué l’ire de nombreux représentants politiques de gauche. Il rappelle donc que lutter contre l’antisémitisme c’est « le faire au nom de l’universalisme. L’existence même de la République dépend de notre capacité à lutter contre l’antisémitisme. Parce que cette haine commence et précède les autres » a déclaré le chef de l’Etat et de préciser que cette lutte ne pourrait se faire « parce qu’on déteste en quelque sorte une autre communauté davantage qu’elle »
Emmanuel Macron plaide pour une solution à deux États
Ce mercredi 15 novembre, Emmanuel Macron a profité de son intervention pour confirmer sa position sur la guerre en cours. «La position française est claire. Elle s’inscrit dans l’histoire qui est la nôtre (…), qui est à la fois d’avoir un engagement historique à l’égard d’Israël » et de soutenir « les aspirations légitimes du peuple palestinien et (de) continuer à œuvrer pour une solution à deux États». Il a également abordé le sujet des récents bombardements. «Nous condamnons avec la plus grande fermeté tous les bombardements de civils en particulier d’infrastructures civiles qui doivent être protégées au titre de notre droit international et du droit humanitaire», a-t-il dit.