Un nouveau drame. Thomas, âgé de 16 ans, a été tué le samedi 18 novembre, lors d’un bal de ville à Crépol, dans la Drôme. Alors que la fête battait son plein, avec en son sein, environ 400 personnes, la soirée a tourné au cauchemar. Des jeunes ont tenté de pénétrer le bal avant de se voir refuser l’entrée. De quoi provoquer la colère de ces jeunes qui ont sorti des couteaux, selon plusieurs témoignages. Une bagarre générale a éclaté, et dix-sept personnes sont blessées. Mais Thomas, lui, ne survit pas. Âgé de 16 ans, le jeune garçon meurt en ambulance. Que sait-on sur les motivations et les profils des suspects ? 

Qui sont les suspects ?

Le village de la Drôme est sous le choc. Comment des jeunes ont-il pu commettre l’irréparable pour si peu ? Quatre jours après l’attaque à Crépol, les suspects ont été retrouvés. Dans un communiqué publié ce mercredi 22 novembre, le procureur de la République de Valence a détaillé le profil des neuf personnes interpellées et placées en garde à vue. Ils ont été retrouvés grâce à des effets personnels laissés après leur fuite. Parmi les neufs suspects, trois sont des « mineurs d’âge ayant plus de 16 ans » et les six autres sont majeurs. Celui qui a ôté la vie de Thomas est âgé de 20 ans, le principal suspect est de nationalité française. Son casier judiciaire fait déjà état de deux condamnations «par ordonnance pénale à des peines d’amende» pour recel de vol et pour port d’arme blanche. 

Cinq autres individus se retrouvent dans le viseur de la justice, tous majeurs. Parmi eux, un natif de Romans-sur-Isère, de 20 ans, qui porte déjà la marque de la justice avec une condamnation à un travail d’intérêt général lié à une affaire de stupéfiants. Il a également été sanctionné d’une amende à la suite d’une composition pénale pour une infraction routière. Un autre suspect est lui âgé de 21, également natif de Romans-sur-Isère, fait état de deux mentions de condamnations à son casier judiciaire. Une première condamnation pour une infraction routière, assortie d’une amende et de la suspension de son permis, et une seconde, plus sérieuse, avec une peine de prison assortie d’un sursis probatoire de deux ans pour des actes de violence aggravée. Cette dernière condamnation a été mise à exécution le 22 mars 2022. 

Un autre suspect majeur Romanais est âgé de 22 ans. Son parcours judiciaire comporte également deux épisodes. Le premier, une peine de prison avec sursis pour outrage et menace envers un représentant de l’autorité publique, ainsi que la conduite d’un véhicule sans permis. Le second, un passage par le travail d’intérêt général pour plusieurs infractions délictuelles au Code de la route. Quand les deux derniers suspects, tous les deux âgés de 19 ans, l’un originaire de Romans-sur-Isère et l’autre d’Italie, affichent un casier judiciaire vierge.

"C’est un meurtre qu’ils ont fait »

©capture écran public sénat

Un « terrible assassinat », dénonçait Emmanuel Macron ce mercredi 22 novembre. « Nous avons à affronter de plus en plus des épisodes de violences contre vous, élus de la République, mais aussi des épisodes de violences qui nous ont tous marqués », a relevé le chef de l’État dans un discours aux maires, conviés à une réception à l’Élysée. De son côté, la mère de Thomas est effondrée. « Ils m’ont enlevé mon Thomas. Tout ça, c’est de la folie furieuse », a-t-elle déclaré à nos confrères de Paris Match. « C’était un jeune homme plein de vie, très aimé de ses amis, quelqu’un sans problème, très sage ». À propos des responsables du drame, qui selon elle « voulaient en découdre », la mère de Thomas espère que « les gendarmes vont rapidement les trouver ». « Ça ne nous le ramènera pas, mais au moins, ça les empêchera de faire d’autres… meurtres. Oui, c’est un meurtre qu’ils ont fait ». 

Pour Me Guillaume Fort, l’avocat de quatre des suspects, « c’est une soirée qui a dégénéré mais c’est une soirée pour qui chacun venait pour passer du bon temps ». A à l’AFP, il révèle que les profils de ses clients sont, « assez disparates », certains viennent de la Monnaie, « d’autres ne sont pas issus de ce quartier ». « Il faut être extrêmement prudent », a-t-il souligné. « Il y a les familles qui sont prises à partie sans savoir finalement quelles sont les responsabilités des uns et des autres ». Dans la même lignée, la Première ministre Elisabeth Borne a appelé ce mercredi 22 novembre devant l’Assemblée nationale à «la retenue et à la décence». «Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, c’est manquer de dignité et de respect pour les victimes», a-t-elle déploré.

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