C’était inespéré. Après l’entrée en vigueur de la trêve le vendredi, actée le mercredi 22 novembre, trois premiers groupes d’otages ont été libérés. Au fil de leur libération, des informations concernant les conditions dans lesquelles ils ont été retenus ont été révélées.
«Ils n’ont pas été torturés ou maltraités »
Vendredi 24 novembre, la trêve, respectée, a permis de libérer treize otages israéliens ainsi que 10 travailleurs thaïlandais et un Philippin. Prévu par l’accord, 39 prisonniers palestiniens ont également été libérés. Au premier jour de trêve, les neuf femmes et les quatre enfants israéliens libérés n’ont pas su comment réagir. «On les a rassurées et fait un rapide check-up médical. On sait par expérience que les personnes qui ont été confinées sont très angoissées quand elles sortent à l’air libre. Mais dès qu’elles ont vu notre croix rouge, on a vu qu’elles étaient soulagées, qu’elles comprenaient que leur calvaire était fini. Les enfants ne savaient pas où ils étaient », révèle Pascal Hundt, chargé des missions de crise au Comité international de la Croix rouge (CICR), dans les colonnes de Libération.
Merav Mor Raviv, dont la cousine, Keren Munder, son fils de 9 ans Ohad, et sa mère Ruth ont été relâchés, a de son côté témoigné auprès du média Ynet. «Ils n’ont pas été torturés ou maltraités, mais certains jours, ils n’avaient rien à manger et il fallait parfois attendre entre une heure et demie et deux heures entre le moment où ils demandaient à aller aux toilettes et le moment où on le leur permettait». Merav Rov Raviv a également révélé que les gardes n’étaient pas cagoulés et effrayaient les otages en leur miment un égorgement. « C’était effrayant, ils n’arrêtaient pas de leur faire ça ». Sur les otages libérés depuis vendredi, seules deux personnes nécessitent des soins médicaux, dont Maya Regev et une autre personne relâchée ce dimanche, qui serait dans un « état critique ». Lors de leur libération, certains des otages pensait qu’ils partaient pour subir une exécution, a rapporté BFM TV.
Possibilité d’une extension de la trêve ?
Ce lundi 27 novembre marque le quatrième et dernier jour de la trêve. Une pause fragile qui pourrait néanmoins se poursuivre. Une nouvelle salve d’otages libérés est prévue ce lundi. De son côté, le Hamas a assuré dans la nuit de dimanche à lundi «chercher à prolonger la trêve au-delà de ses quatre jours» dans le but «d’augmenter le nombre de prisonniers libérés».
Dans une déclaration vidéo publiée dimanche soir, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a laissé ouvert la possibilité d’une extension de la trêve initiale de quatre jours, permettant le retour en Israël de plus d’otages. Selon l’accord conclu avec le Hamas et entré en vigueur vendredi, la libération initiale de 50 otages israéliens sur quatre jours a été prévue. De plus, chaque libération subséquente d’un groupe de dix otages par le Hamas à partir de mardi serait suivie d’un jour supplémentaire de trêve accordé par Israël à Gaza. Il a également résumé brièvement son échange téléphonique avec le président des États-Unis, Joe Biden, plus tôt dans la soirée, expliquant qu’il lui avait indiqué qu’une fois la trêve terminée, ils s’efforceraient de réaliser leurs objectifs par tous les moyens : éliminer le Hamas, garantir que Gaza ne retournera pas à son état précédent, et bien sûr, libérer tous les otages.