Une professeure est certainement passée à côté du pire. Ce mercredi 13 décembre, une élève de 12 ans, scolarisée au collège des Hautes-Ourmes, à Rennes, armée d’un couteau, a menacé de tuer une enseignante. L’élève était connue pour son agressivité et avait déjà été exclue d’un autre collège pour des faits de violences sur une autre ancienne.

Une volonté de faire « comme à Arras »

L’élève de 12 ans poursuit son enseignante dans les couloirs, pendant un cours d’anglais, avec la volonté de la tuer. Selon les informations du procureur de Rennes, la professeure avait constaté que l’élève était agitée. Elle s’était assise à côté d’elle. Quand l’élève a proféré des menaces ». L’adolescente aurait dit « je suis folle aujourd’hui, j’ai envie de tuer quelqu’un aujourd’hui » et de rajouter : j’ai envie de tuer les élèves qui ne m’aiment pas et la personne qui est en face de moi. Ça s’est passé à Arras, je vais faire pareil », faisant référence à l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de français poignardé à mort à Arras le 13 octobre 2023.

L’élève a ensuite montré son arme, un couteau déposant d’une lame de 17 cm. L’enseignante, prise de panique, a fait sortir ses élèves avant de se retrouver seule à seule avec l’adolescente. La professeure s’est donc enfuie et a été poursuivie par l’élève de 12 ans, maîtrisée quelques minutes plus tard par un médiateur du collège, alerté par les cris des élèves, apeurés.

Les antécédents de l’élève

©capture écran conférence de presse Procureur de la République

L’adolescente est l’aînée d’une famille d’origine mongole « en situation régulière », a précisé le procureur. Il a rapporté qu’elle avait fait l’objet d’un examen psychiatrique à l’hôpital Pontchaillou, qui a conclu que la jeune fille était « dangereuse pour elle-même » et que son état nécessitait des soins en milieu spécialisé. « A la suite, une ordonnance de placement provisoire a été prise par le parquet de Rennes confiant la mineure au Conseil départemental avec hospitalisation en milieu spécialisé le temps nécessaire aux soins », a-t-il ajouté.

« Cette élève avait été exclue du collège Les-Chalais à Rennes pour tentative d’agression physique sur une enseignante. Elle a été exclue l’an dernier pour avoir tenté de frapper à plusieurs reprises une professeure de lettres », affirme Justine Marti, secrétaire départementale de FO lycées et collèges. Elle précise qu’il s’agit d’une « élève en souffrance, qui traduit sa souffrance par de la violence physique ».

Enquête criminelle ouverte

Pour l’heure, la mineure a été placée en « retenue judiciaire ». Âgée de moins de 13 ans, elle ne peut pas être placée en garde à vue. Philippe Astruc, le procureur, a déclaré que la « dimension psychologique voire psychiatrique » lui paraissait « dominante dans le passage à l’acte de cette mineure ». »Nous nous employons à comprendre le contexte, […] pourquoi cette élève en est venue à ces menaces extrêmement graves ». 

Une enquête a été ouverte pour « tentative d’homicide volontaire sur personne chargée d’une mission de service public ». Le parquet antiterroriste n’a pas été saisi pour l’instant. Il est trop tôt pour l’instant pour savoir ce que risque l’élève pénalement. « Il faut d’abord l’avis du pédopsychiatre pour prendre la décision la plus pertinente possible, dans un cadre juridique contraint. Car se pose la question du discernement de cet enfant. C’est une situation complexe d’un point de vue judiciaire. Nous devons prendre en compte la gravité des faits mais aussi les intérêts de cette enfant », a déclaré le procureur lors d’une conférence de presse.

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