72 jours de guerre. Et toujours aucune perspective de trêve. Ce dimanche 17 décembre, la France a tiré, à nouveau, la sonnette d’alarme en mettant la pression à Israël. La France a appelé à une « nouvelle trêve immédiate et durable ».

Des actes graves

Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, est en visite à Tel-Aviv. Elle en a profité pour rencontrer son homologue israélien, Eli Cohen. Elle s’est dit « préoccupée » par la situation des Palestiniens et des otages israéliens, après plus de deux mois de guerre. Elle a déclaré, lors de sa rencontre avec le ministre israélien, que « trop de civils sont tués » à Gaza. Elle a également dénoncé des « actes graves » perpétrés dans une localité proche de Ramallah, commis par les colons « qui minent la perspective d’une solution politique » avec Israël et la création d’un Etat palestinien.  « En Cisjordanie, la construction de colonies s’accélère, en violation flagrante du droit international. De plus, des colons commettent des exactions envers des Palestiniens, les privant de leurs droits et de leurs terres. Nous ne pouvons pas l’accepter, des mesures seront prises », a-t-elle écrit sur X.

12 personnes tuées

« La France se réveille sur la colonisation israélienne des territoires palestiniens »,  a de son côté analysé Georges Malbrunot, journaliste au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient. De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a qualifié tout appel au cessez-le-feu « d’erreur » et de « cadeau pour le Hamas ». Pour rappel, le mouvement islamiste est au pouvoir à Gaza depuis 2007.  Depuis le début de la guerre, 18,800 palestiniens ont été tués. Parmi eux, 70% sont des femmes et des enfants. 

Ce dimanche, au moins 12 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur la ville de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza. Le service des urgences de l’hôpital al-Shifa dans le nord de Gaza, a été dévasté par les bombardements israéliens. « L’équipe (qui s’est rendue dans l’hôpital) a décrit le service des urgences comme un  »bain de sang », avec des centaines de patients blessés à l’intérieur et de nouveaux patients arrivant chaque minute » a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Des dizaines de milliers de personnes déplacées » se sont réfugiées dans l’enceinte du complexe hospitalier pour se mettre à l’abri » a-t-elle ajoutée.

Un agent du Quai d'Orsay tué

©unsplash

La ministre française des Affaires étrangères a discuté avec le représentant de l’armée israélienne (Tsahal) concernant le décès tragique d’un membre du personnel du Ministère des Affaires étrangères français. Ce dernier a perdu la vie lors d’un raid aérien israélien mercredi soir à Rafah, situé dans le sud de la bande de Gaza. L’identité de la victime, employée à l’Institut français de Gaza depuis 2022, a été divulguée dimanche soir par plusieurs législateurs. Ahmad Abu Shamla avait décidé de rester avec ses quatre fils aînés plutôt que d’évacuer. Il se réfugie dans la maison d’un collègue du consulat général de France quand il est tué. Samedi, le gouvernement français a fermement condamné cet incident et a exigé que « toute la lumière soit faite » sur ce drame « dans les plus brefs délais ».

Crimes sexuels du 7 octobre

Lors de son déplacement en Israël, la ministre des Affaires étrangères s’est également rendue sur la base militaire de Shura, dans le centre d’Israël, où sont identifiées les victimes du massacre du 7 octobre. Elle a ainsi souligné que la France « n’oublie pas » les personnes « assassinées avec une cruauté absolue, dont 41 compatriotes » le 7 octobre, en rappelant en particulier les crimes dont les femmes ont été victimes. « Toute négation, toute relativisation de ces crimes sexuels est inacceptable mais surtout indigne. C’est une insulte à la conscience humaine », a-t-elle déclaré, se disant touchée « en tant que ministre », mais aussi « en tant que femme ».

Exit mobile version