Depuis sa libération, c’est la première fois qu’elle prend la parole. La franco-israélienne, âgée de 21 ans, a vécu l’horreur. Enlevée par le Hamas le 7 octobre, Mia Schem a été libérée le 30 novembre dernier après 55 jours en captivité dans la bande de Gaza. Pour la première fois, ce jeudi 28 décembre, la jeune femme a raconté son calvaire sur une chaîne de télévision israélienne.

« Une bête dans un zoo »

© instagram @mia_schem

Atone, impassible, Mia Schem raconte l’horreur qu’elle a vécue pendant 55 jours. Si elle a décidé de s’exprimer c’est pour « décrire la situation réelle sur les gens qui vivent à Gaza. Sur qui ils sont réellement » et pour « parler aussi de ce que j’ai traversé », a-t-elle amorcé. « J’ai vécu un holocauste », déclare-t-elle. « J’étais par terre, couverte de sang, j’ai crié que j’avais perdu ma main […] quelqu’un a commencé à toucher le haut de mon corps, puis sorti de nulle part quelqu’un m’a tiré par les cheveux. On m’a mis dans une voiture et nous sommes allés à Gaza ». Lors des attaques terroristes du 7 octobre, une balle d’AK 47 lui a brisé les os. Elle raconte que l’opération qu’elle a subie a été un véritable calvaire : « j’étais comme une bête dans un zoo […] j’ai failli m’étouffer avec mes propres pleurs », raconte la jeune femme, qui a été opérée sans anti-douleurs. « Et là, on m’a regardé et on m’a dit : ‘Ça suffit ou on t’envoie dans le tunnel’ », précise-t-elle. 

La jeune femme livre aussi un récit quant à sa détention. « Il y a un terroriste qui vous regarde 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il vous viole avec les yeux. Et, bien sûr, il y a la peur d’être violée. J’étais dans sa maison, sa femme était à l’extérieur de la pièce avec les enfants. C’est la seule raison pour laquelle il ne m’a pas violée ». Retenue dans une chambre plongée dans le noir complet lors de sa détention, Mia Schem affirme avoir compris qu’elle était retenue dans la maison familiale d’une famille palestinienne. Selon elle, toute la famille était « impliquée avec le Hamas, y compris les femmes et les enfants ». « Je me suis demandé “pourquoi suis-je détenue dans une maison familiale ?” “Pourquoi y a-t-il des enfants et une femme ici ?” », a-t-elle poursuivi, avant d’affirmer que « tout le monde là-bas est terroriste. Ce sont des familles entières qui supportent le Hamas ».

Une centaine d’otages toujours retenue

Depuis sa libération, Mia Schem a de nouveau été opérée et reprend des forces, malgré un traumatisme psychologique évident qui lui déclenche des crises d’épilepsie. Sur Instagram, elle a posté un message d’espoir, accompagné d’une photo sur laquelle elle montre son bras tatoué : « nous danserons à nouveau. 7.10.23. », en référence à la rave party, qui a été le théâtre de violences innommables. « Je n’oublierai jamais le 7.10.23. La douleur et la peur, les scènes difficiles, les amis qui ne reviendront pas et ceux qu’on doit ramener. « Mais nous gagnerons quand même. Nous danserons encore ! », a-t-elle écrit en légende. 

À ce jour, 129 otages sont toujours retenus à Gaza, d’après les autorités israéliennes. Une délégation du Hamas est attendue au Caire pour discuter d’un plan égyptien en trois étapes qui prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d’otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, un cessez-le-feu mettant fin aux hostilités.

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