2024 est bel et bien là et avec elle, la nouvelle année apporte son lot de nouveaux défis. Remise au sport, rééquilibrage alimentaire, nouveau poste, arrêt du tabac ou encore de l’alcool. Depuis dix ans maintenant, le « Dry January », s’impose dès le 1er janvier, presque comme une norme. Si c’est devenu un rituel à part entière pour certains, pour d’autres, c’est un challenge difficile à relever. Le « Damp January » est certainement la meilleure alternative.

La modération plutôt que l’arrêt total ?

L’alcool n’a pas la même signification pour tout le monde. Mais une chose est certaine : sa consommation est nocive, à fortiori lorsqu’elle est en excès. C’est pour cette raison qu’est né le concept de « Dry January », qui consiste à s’abstenir de consommer de l’alcool pendant tout le mois de janvier. Lancée par l’organisation britannique Alcohol Change UK, la première campagne de « Dry January » a été réalisée en 2013 pour motiver les gens à faire une pause dans leur consommation d’alcool après les excès des fêtes de fin d’année. Cette pause est également le moment idéal afin de réfléchir à nos habitudes de consommation et aux effets de l’alcool sur notre santé et notre bien-être. Depuis lors, cette initiative a gagné en popularité et est devenue un mouvement mondial, avec de nombreuses personnes participant chaque année. Pour l’année 2023, 16 000 français étaient inscrits pour l’édition au défi.

Problème ? Bien souvent, la frustration de l’arrêt pendant un mois laisse place à une nouvelle habitude de consommation dès le 1er février. Pour ne pas reprendre de plus belle, « Damp January » émerge doucement, mais sûrement. L’idée ? Ne boire quen cas doccasion spéciale et réduire le nombre de verres habituellement bus. Par exemple, lors d’un dîner entre amis, on se laisse tenter par un verre de vin et non trois. « Lobjectif nest pas dinciter les gens à arrêter de boire complètement, mais de les aider à contrôler leur consommation », argue Richard de Visser, psychologue, dans les colonnes du Washington Post. Pour y parvenir, même entouré de personnes alcoolisées, il faut suivre « la règle des 20 ». En substance, « les envies de boisson s’estompent généralement au bout d’une vingtaine de minutes. Pour les faire passer, parlez avec vos amis, allez prendre l’air dehors, ou lancez un jeu», recommande Vedant Pradeep, cofondateur de l’application Reframe, à Slate.

Réduction d’alcool : quels effets ?

Réduire sa consommation d’alcool entraîne des effets bénéfiques considérables sur la santé, à la fois physiquement et mentalement. À court terme, les individus peuvent remarquer une amélioration notable de leur qualité de sommeil, un regain d’énergie, et une meilleure clarté mentale. Ces effets immédiats s’accompagnent souvent d’une perte de poids due à la diminution des calories vides consommées. À plus long terme, les bénéfices s’étendent à une réduction des risques de maladies chroniques telles que les troubles cardiovasculaires, certains cancers, et les maladies du foie. De plus, la diminution de la consommation d’alcool contribue à une meilleure santé mentale, réduisant les risques de dépression et d’anxiété. Globalement, cette démarche vers un mode de vie plus sobre peut conduire à une amélioration générale du bien-être et à une meilleure gestion de la santé globale.

©unspalsh

Sensibiliser les plus jeunes

La consommation d’alcool chez les jeunes en France est préoccupante : 81 % des jeunes de 17 ans ont déjà expérimenté l’alcool. Un nombre significatif. Environ 30 % des consommations se font en présence des parents, soulignant une normalisation de cette pratique dans certains milieux familiaux. De plus, près de la moitié de ces jeunes ont vécu une alcoolisation ponctuelle importante au cours du dernier mois, ce qui indique des comportements de consommation à risque chez une partie non négligeable de cette tranche d’âge. Un sondage réalisé par OpinionWay pour la Ligue contre le cancer a révélé le 18 décembre que « 70% des Français majeurs » ne voient  « aucun problème à laisser des mineurs consommer de l’alcool » pendant les fêtes de fin d’année.

En septembre, le ministère de la Santé français a lancé « C’est la base », une campagne de prévention pour les 17-25 ans. Cette campagne encourage à surveiller ses amis en cas de consommation excessive d’alcool et à boire de l’eau pendant les soirées. Toutefois, Bernard Jomier, sénateur socialiste et médecin, a critiqué cette approche, arguant qu’elle n’incite pas à réduire la consommation d’alcool et qu’elle associe l’alcool à la fête sans aborder les risques comme la dépendance et les troubles du sommeil ou cardiovasculaires.

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