La directrice d’une école élémentaire d’Occitanie à dû se présenter face à son rectorat en fin de semaine. Elle devait répondre à l’accusation d’hébergement de personnes sans-abri au sein de son établissement.

« Une situation d’insécurité »

Ce vendredi 12 janvier, la directrice de l’école élémentaire Simone Veil de Toulouse, en Haute-Garonne, a été convoquée par son rectorat pour avoir hébergé au sein de l’établissement, des familles sans-abri. Le maire de la Ville rose, Jean-Luc Moudenc s’est exprimé sur cette affaire, « [c’est une] situation d’insécurité. On ne sait pas qui rentre, qui sort de l’école, dans quel état on va retrouver l’école le lendemain ». La principale intéressée, à la sortie du rectorat a pris la parole, « C’était une convocation pour me questionner sur le procès-verbal de l’huissier qui a eu lieu suite à l’occupation le 27 novembre. C’était pour savoir si c’était en tant que directrice que j’ai ouvert l’école ou en tant que citoyenne. C’est en tant que citoyenne que je l’ai fait. ». En effet, la directrice n’en était pas à son coup d’essai. En novembre, la situation s’est déjà présentée en Haute-Garonne, son maire avait même décidé d’enclencher des avis d’expulsion à l’encontre des familles hébergées. Cependant, la directrice de l’école Simone Veil est largement soutenue par différentes associations militantes pour les droits à l’hébergement d’enfants ainsi que de famille sans-abri.

Quel était le procédé ?

Les différentes associations qui soutenaient la directrice d’école, notamment, Jamais sans toit dans mon école, une association lyonnaise qui se mobilise depuis quelques années pour offrir un accès, la nuit, aux établissements d’enseignements publics pour les familles sans logis. Ils ont alors réagi à cette affaire via deux de leurs porte-parole, « C’est une intimidation pitoyable (celle du maire et de ses adjoints en novembre). La conception de la fonction publique telle qu’elle a été pensée par la loi de 1983 consolide le statut de fonctionnaire “citoyen” qui rompt avec celui de fonctionnaire “sujet”. Elle fait de la responsabilité la valeur cardinale en opposition à la simple obéissance. Il est de notre responsabilité de mettre ces enfants en sécurité. C’est important de le rappeler. » Pour se faire, les équipes de l’école attendent la fin des activités de centre de loisir à 18h30, y installent des lits de camp et préparent à manger. « Le matin, on quitte les lieux à 7 h 30. Notre but n’est pas de bloquer le fonctionnement des écoles, c’est quand même notre outil de travail ». explique Florent, l’un des principaux représentants de l’association. Malgré le grand élan de solidarité qui émane de ces initiatives, le tout reste illégal. C’est ce qui a poussé la maire toulousain à réagir. Il veut « éviter la contagion », et parle « d’une dizaine de famille », « dans cinq écoles sur deux cent onze ». Ainsi, la lutte entre les partisans d’une solidarité citoyenne au détriment des codes légaux et l’un de ses représentants, va-t-elle trouver une finalité ?

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