Sa fille, atteinte d’une grave maladie à la vessie, devait se faire opérer en Pologne. Ça, c’était le récit officiel. Mais il n’en était rien. Une femme et son compagnon ont inventé une histoire de toute pièce pour profiter de la générosité des individus, touchés par la cause. À l’ère des cagnottes solidaires, rien de plus simple. 

Une petite fille obligée de mentir

C’est Ouest-France qui a rapporté l’histoire rocambolesque. En 2017, la mère de famille a organisé des collectes de dons et de lotos dans le but de financer la fausse opération de sa fille soi-disant privée de vessie et atteinte d’une leucémie. Cette escroquerie observée en Ille-et-Vilaine et Mayenne lui a permis de récupérer la modique somme de 53 000 euros. Sa fille, âgée de 12 ans, a été sommée de mentir à son entourage pour faire croire à l’entourloupe en marche. La mère n’a alors pas à lui couper les cheveux et à l’envoyer à l’école avec une perruque et évoque même le financement d’une opération pour lui éviter d’être aveugle. 

L’escroquerie a duré deux ans, puisque c’est en 2019 que le père de la petite fille découvre la supercherie…dans la presse. Il est alors étonné d’apprendre que sa fille n’a pas de vessie et est atteinte d’une leucémie. « Comment une mère peut-elle prendre en otage la santé de sa fille pour s’enrichir », s’interroge le représentant du parquet dans son réquisitoire. « Non seulement elle a mis sa fille en scène, mais l’a aussi instrumentalisé en lui demandant de raconter des mensonges au public attiré lors des soirées loto et autres manifestations ».

200 victimes

©unsplash

Au total, c’est donc un peu plus de 53 000 € qui ont été collectés, « qui vont servir à tout sauf aux soins de la jeune fille (…) Pour acheter une voiture et surtout pourvoir aux besoins de la famille. » Ce lundi 15 janvier, la femme et son complice étaient attendus au tribunal correctionnel de Rennes pour « escroquerie avec appel au public pour collecter des fonds d’entraide humanitaire ou sociale » Ils ne se sont jamais présentés. « Je leur en veux d’avoir trahi notre confiance et d’avoir joué sur nos sentiments en se servant d’une enfant qu’ils disaient très malade », explique une femme, victime de la supercherie, à Ouest-France. Le couple, « n’assume pas ses actes et n’a même pas pris la peine d’être présent à l’audience », assène le procureur de la République. 

200 personnes se sont montrées généreuses et ont fini par être les victimes d’un pot aux roses bien ficelé. Si certains n’ont versé que quelques euros, d’autres auraient donné des milliers d’euros, rapporte Ouest-France. Le procureur requiert, pour la mère, une peine de 24 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans, 105 heures de travail d’intérêt général et son inéligibilité pendant 5 ans. Le tribunal a suivi les réquisitions. Son compagnon, lui, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans.

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