À partir de ce jeudi 15 février et jusqu’au lundi 19, les contrôleurs SNCF seront en grève avec un train sur 2 en circulation. Cette nouvelle grève SNCF  trouve son origine dans un désaccord sur l’application d’un accord conclu fin 2022 pour mettre fin à une précédente grève. Il prévoyait notamment la création d’une entité unifiée pour les contrôleurs, nommée « ligne métier ASCT » (Agent du Service Commercial Train, ou chef de bord), ainsi que la création de 200 postes supplémentaires. Il inclut également une augmentation de la prime annuelle spécifique de travail des contrôleurs, passant de 600 à 720 euros bruts. 

Si de son côté, la SNCF assure tenir ses engagements ou faire en sorte de les mettre en place en ce moment-même, les contrôleurs ne sont pas du même avis. Concrètement, le cœur du litige repose sur l’absence d’augmentation salariale. D’après un document interne mentionné par BFMTV, la SNCF n’aurait pas modifié la prime spécifique comme prévu, mais proposerait à la place une prime unique de 400 euros à verser en mars, complétée par un intéressement de 1 200 euros en mai. De plus, des ajustements sur les indemnités de résidence devraient augmenter le revenu mensuel de plus de 80 % des contrôleurs de 50 euros. Ce désaccord entre ce qui était attendu et ce qui est proposé par la SNCF est au cœur des motivations de la grève.

Que demandent les grévistes ?

« Une augmentation mensuelle brute de 150 à 200 euros » pourrait suffire pour mettre fin à cette grève, selon Fabien Villedieu, le délégué Sud Rail, interrogé par BFMTV. Mais les grévistes réclament actuellement une augmentation de 500 euros de la prime de travail.« Une part de gâteau, ce n’est pas une prime de 400 euros au mois de mars. C’est une vraie augmentation de salaire et en l’occurrence de la prime de travail revendiquée par les contrôleurs », a-t-il martelé et de préciser que « notre outil de revendication, c’est la grève. On n’en a pas d’autres, on ne peut pas bloquer des autoroutes, on ne peut pas mettre de lisier sur les préfectures ». 

Au-delà de la rémunération, les grévistes tirent la sonnette d’alarme quant à leurs conditions de travail, qu’ils jugent déplorables. Les chefs de bords insistent donc sur le recrutement massif de personnel afin d’atteindre deux contrôleurs par train. Enfin, ils demandent à ce que leur profession soit plus considérée et que leurs horaires s’assouplissent. « Ce sont des horaires irréguliers qui changent chaque jour. Des extrêmes matinées, des extrêmes soirées, on ne dort pas chez nous. On travaille les week-ends, les dimanches, les jours de fêtes… », argue Daniel Ferté, contrôleur et secrétaire adjoint de FO Cheminots, sur RMC.

Grève SNCF : à quoi s’attendre pour les prochains jours ?

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Selon RMC, 70 % à 90 % des contrôleurs devraient participer à la grève qui prend effet à compter de ce jeudi 15 février. La SNCF annonce un train Inoui sur 2, un train Ouigo sur 2 et un train Intercité sur 2 pour vendredi et ce week-end.

En cas d’annulation de train en raison de la grève, les voyageurs pourront se faire rembourser sans frais et à 100% et pourront bénéficier d’une mesure commerciale exceptionnelle, avec une réduction de 50% sur leur prochain voyage dans le mois qui vient.

De son côté, Patrice Vergriete, le ministre des Transports, s’est dit très étonné de cette grève. « Je suis effectivement un peu surpris de cette grève ce week-end (…) parce qu’il a été acté par la direction des primes et des augmentations de salaires qui fait envie à beaucoup de nos concitoyens », a déclaré le ministre, précisant que « la catégorie d’agents qui se mobilise ce week-end en a largement bénéficié, avec presque 20% de hausse de salaire en deux ans ». 

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