Ces derniers mois le gouvernement a intensifié les échanges avec la Corse et ses représentants afin de trouver une solution aux envies autonomistes de l’île qui se manifestent de plus en plus. Même si les débats ont toujours semblé stériles, y a-t-il une avancée entre le Palais de la Place Beauvau et les insulaires ?

Vers un « statut de résident » ?

C’était l’une des réformes principales proposées par la président Macron lors de sa campagne présidentielle de 2022, ouvrir le dialogue pour une autonomie de l’île de beauté. Quelques rencontres entre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, ont, depuis, eu lieu. Dernièrement la question d’un « statut de résident » a été remise sur la table par l’ancien avocat d’Yvan Colonna et différents élus de Corse, qui amènerait progressivement vers l’autonomie. Dans les faits, la demande remonte à 2013 et la requête de Corsica Libera, le parti de l’ancien président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni. Ce statut a vocation à résoudre la question de l’emploi et du logement sur l’île. En effet, le nombre important de résidences secondaires en Corse est un souci pour le parti indépendantiste qui voudrait réserver un droit à l’achat de biens immobiliers aux natifs, aux enfants de parents corse ou inhumé sur l’île, ainsi qu’aux résidents permanents depuis 5 ans minimum. Interrogé lors d’un voyage en 2018, Emmanuel Macron avait alors qualifié cette idée « d’anticonstitutionnelle » et de « mauvaise réponse aux problèmes immobiliers ».

Un « statut de résidence » plutôt que le « statut de résident » ?

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La réponse de Gérald Darmanin vis-à-vis de la requête des élus insulaires, ne devrait faire progresser le dossier. En outre, le gouvernement croit que le terme de « résident » créerait deux catégories de citoyens et pourrait amener vers des problèmes « ethniques ». Ainsi, le ministre de l’Intérieur privilégie la « résidence » plutôt au « statut de résident ». Ce statut mettrait, notamment, à égalité devant l’acquisition de biens immobiliers des individus installés sur l’île depuis plusieurs années, et des individus nouvellement installés. Le seul critère de la résidence fiscale devrait être mis en vigueur pour ce « statut de résidence ». Certains spécialistes de la question constitutionnelle voient d’un mauvais œil la « résidence » comme le « statut de résident » qui risquent de créer un effet boule de neige sur d’autres zones de fortes demandes immobilières en France. Alors que la manifestation pour les « droits des corses sur leur terre » à Bastia a dégénéré entre locaux et forces de l’ordre et que les élus de la Collectivité reviendront à Paris ce lundi avec différents compte rendu sur la question, la Corse arrivera-t-elle à inscrire ses doléances dans la Constitution ?

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