Quelques jours après l’incident ayant causé la mort de Wanys en Seine-Saint-Denis, sa famille s’est exprimée publiquement sur les circonstances de l’affaire. Elle accuse la police d’avoir volontairement tué le jeune homme. Une enquête a été ouverte. 

Que s'est-il passé ?

©pexels

C’est une nouvelle affaire impliquant la police et la banlieue. Ce mercredi, Wanys, 18 ans, a été retrouvé mort après une importante collision avec un véhicule de la brigade anti-criminalité à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. L’histoire aurait débuté aux alentours de 19h20. Alors que la BAC effectue des rondes à Aubervilliers. Ils auraient décidé d’opérer à un contrôle de deux individus sur scooter. A l’abord des policiers, le scooter aurait refusé d’obtempérer et aurait pris la fuite. La brigade anti-criminalité se serait alors mise à la poursuite du véhicule. Après quelques minutes de course poursuite, un autre véhicule de l’équipe aurait percuté à grande vitesse le scooter qui arrivait dans le sens opposé, malgré une tentative de contournement. Immédiatement transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, le conducteur, Wanys, a succombé à ses blessures aux alentours de 23 heures. Le passager, quant à lui, a été mis en garde à vue avant d’être hospitalisé. Alors que les versions divergent entre le passager, les proches de la victime et la police, une vidéo de surveillance montrant l’accident rapporte qu’un refus de priorité du deux-roues serait à l’origine de la collision. 

Un drame évitable ?

Alors qu’une double enquête a été ouverte pour homicide et blessures involontaires ainsi que pour le refus d’obtempérer, l’avocat de la famille Yassine Bouzrou affirme lui, que c’est le véhicule de la BAC qui roulait à contresens sur les vidéos de surveillance de l’accident. Il précise également « La vidéo montre que c’est le véhicule de police qui fait une embardée et qui percute volontairement le scooter ». La famille a dès lors porté plainte de son côté pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et violences volontaires aggravées. Cependant, l’avocat de l’un des policiers présents au moment des faits précise que le drame « est objectivement un accident ». Confiés à l’inspection générale de la Police nationale, l’IGPN, par le parquet de Bobigny, l’enquête va tenter de savoir si la mort du jeune Wanys était évitable. Originaire de La Courneuve, celui qui allait fêter ses 19 ans dans quelques jours était évoqué par son père, « Il était très généreux. Il enlevait sa veste pour te la donner. Ce n’était pas un mec méchant, ni agressif. ». Tandis que cette catastrophe intervient quelques mois après la mort d’un jeune à Chelles, en Seine-et-Marne, ou encore celle de Nahel en juin dernier, la montée des tensions entre les forces de l’ordre et la banlieue est-elle inéluctable ? 

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