C’est un débat sans fin. Et houleux. La transition sexuelle des mineurs est pointée du doigt par plusieurs sénateurs Les Républicains qui voient dans cette pratique « l’un des plus grands scandales éthiques de l’histoire de la médecine ». Dans un rapport dévoilé ce lundi 18 mars par Le Point, ils déclarent vouloir interdire le changement de sexe des mineurs.

« Un phénomène qui explose »

La question ne date pas d’hier. Certains pays déjà, comme la Suède, sont revenus sur leurs décisions. En effet, alors que le changement de sexe avait été autorisé pour les enfants à partir de 12 ans, le gouvernement a rapidement freiné des quatre fers après que plusieurs patients aient regretté leur choix, irréversible. En France, s’il ny a pas de chirurgie opératoire sur des mineurs, les traitements hormonaux, eux, sont possibles. Le blocage de puberté, par exemple, est accessible dès l’âge de 12 ans. Sur BFMTV, la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio a ainsi pointé un « phénomène qui explose » sous « l’influence woke des États-Unis » et des « réseaux sociaux ».

Les travaux relatés par Le Point, intègrent les auditions de 67 personnes, comprenant des médecins et des philosophes et préconisent une interdiction de changement de sexe avant la majorité. Les traitements hormonaux inclus. « On naît homme ou on naît femme. Après quand on est adulte, on fait ce qu’on veut de son corps », a argumenté la sénatrice, toujours sur BFMTV. Selon elle, il faudrait d’abord penser à mieux prendre en charge les jeunes qui ne « se sentent pas en accord avec leur sexe de naissance » sur le plan pédopsychiatrique. « Avant 18 ans, le consentement nest pas le même qu’à l’âge adulte, et les enfants risquent de prendre des décisions parfois irréversibles, que certains regrettent plus tard », a notamment déclaré au Figaro la sénatrice (LR) Jacqueline Eustache-Brinio, qui a mené ce groupe de travail.

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D’autres maux à traiter

Sven Roman, psychiatre pour enfant, en réponse à la désillusion de personnes trans en Suède avait pointé du doigt les autres souffrances de ces dernières. En effet, leur désir de changer de sexe pourrait résulter d’un tout autre problème. « 90% des jeunes patients que je croise souffrent d’autres pathologies qui sont en fait leur vrai problème: ils sont autistes, atteints de dépression, d’anxiété, de syndrome post-traumatique (….) Pour tous ces troubles, nous avons des traitements dont l’efficacité a été prouvée par la science, mais pas pour la dysphorie de genre quand elle touche les enfants », a-t-il expliqué au média RTS. « On devrait faire le travail que l’on a toujours fait dans la psychiatrie infantile: les écouter, leur parler, savoir pourquoi ils pensent ce qu’ils pensent et là, on pourrait les aider ».  De nombreux témoignages affluent, révélant que les symptômes de dysphorie disparaissent souvent spontanément à l’âge adulte, sans avoir recours à un quelconque traitement.

« À partir du moment où on n’acceptera plus d’accompagner les mineurs trans, y compris dans les transitions médicales quand ils ou elles en ont besoin, on aura un risque de suicide délirant et une augmentation des risques de santé mentale », a de son côté déploré Anaïs Perrin-Prevelle, de l’association OUTrans, auprès de BFMTV. Concernant les blogueurs de puberté, ils pourraient se révéler prépondérants au bien-être de certains, selon Béatrice Denaes, co-présidente de Trans Santé France. « Certains jeunes vivent tellement mal le fait que leurs seins ou leur barbe puissent pousser que ça leur permet pendant un an ou deux de continuer à réfléchir, avec un pédopsychiatre ou un pédoencrinologue, à ce qu’ils ressentent réellement ».

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