L’affaire Emile n’a toujours pas été résolue. Un mystère encore entier, qui soulève de vives interrogations quant aux circonstances de sa disparition. Depuis bientôt neuf mois, les enquêteurs travaillent d’arrache-pied pour retrouver la trace du petit garçon. Un nouvel axe de recherche a été mis en lumière. Il s’agit du passé du grand-père. 

Un passé d’éducateur violent

Au moment de la disparition du petit Émile, l’homme âgé de 58 ans en avait la responsabilité. Dès le début de l’enquête, le nom du grand-père a suscité l’intérêt, notamment pour son passage dans un institut religieux en qualité d’éducateur. Mais surtout, il est cité comme « témoin assisté » dans une affaire judiciaire datant de 2018. « Ce qui lui est reproché n’est pas extrêmement clair. On cherche justement à déterminer ce qui s’est passé à l’époque. L’absence de lien avec la disparition d’Émile est certaine mais c’est ce que cela induit en termes de personnalité qui intéresse aujourd’hui », a précisé une source judiciaire auprès de BFMTV. 

Qu’est-ce qu’il y a à savoir ? À l’âge de 26 ans, le grand-père d’Emile décide d’intégrer la communauté religieuse de Riaumont. C’est une institution composée d’une communauté traditionaliste, d’un village d’enfants et d’une association de scouts. Alors que cette communauté est censée venir en aide à des enfants placés par la DDASS ou par les parents eux-mêmes, elle a été accusée de maltraitance. Philippe V, le grand-père, intègre la communauté dans une école hors-contrat pour devenir éducateur. Selon les témoignages d’anciens élèves, ce dernier leur aurait donné des « tartes mémorables ».

Plusieurs plaintes déposées

©unsplash

L’institution a été la cible de plusieurs plaintes, entre 2014 et 2017, déposées par d’anciens pensionnaires. Ils dénoncent notamment des faits d’agressions sexuelles et de viols. L’ancien prieur de la communauté avait, à cet effet, été mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans. Le grand-père d’Emile, quant à lui, a été entendu par les enquêteurs en 2018 à ce sujet. Il aurait reconnu avoir « parfois donné des gifles, mais ce n’était pas souvent », selon les informations de BFMTV. « Les coups de pied, oui, j’en ai mis au derrière. Les gifles, j’en ai mises quelques-unes. Les coups de poing, j’en ai mis quelques fois, mais par exemple au niveau des épaules » aurait-il affirmé aux enquêteurs, à l’époque. 

Un témoin, interrogé par BFM, dresse le portrait d’un homme strict. « C’était un postulant comme on en a vu passer plusieurs qui venaient tester leur vocation religieuse et d’éducateur puisque les moines ont vocation à aider les enfants en difficulté. Il est resté un an ou deux et n’avait pas la vocation religieuse. Il est donc parti et je n’ai plus jamais entendu parler de lui jusqu’à la disparition de son petit-fils. C’était le plus strict des éducateurs » et de préciser : « Il ne tolérait pas l’insolence. Il donnait des punitions qu’on n’aurait pas eu avec d’autres. Un jour, il m’a fait attendre à genoux au coin. Cela me touchait sur le moment mais le soir je n’y pensais plus ». Pour l’heure, les enquêteurs sont formels : il n’y a aucun lien avec la disparition de l’enfant et les agissements du grand-père. 

« C’est un élément que nous avons eu tout de suite et qui n’était pas caché. Naturellement, nous avons travaillé dessus et rapidement, nous avons compris que cela n’avait aucun lien avec la disparition de l’enfant », a indiqué une source à BFM DICI.

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