Selon l’Institut national des maladies infectieuses, 474 cas d’infections aux streptocoques du groupe A, ont été enregistrées au Japon depuis janvier 2024. Samedi, un match de qualificatif pour le mondial 2026 entre le Japon et la Corée du Nord a été annulé en raison des préoccupations sanitaires actuelles. Si les autorités japonaises tentent d’apaiser les craintes, le gouvernement de la capitale, a alerté les habitants quant à une forte propagation de la bactérie.
Des complications graves mais rares
La bactérie streptocoque du groupe A (SGA) est un pathogène humain transmis par des voies telles que les gouttelettes aériennes ou les contacts directs avec des sécrétions nasales ou des lésions cutanées. Selon les données de Santé Publique France, elle est responsable de 80% des infections bénignes telles que l’angine, l’impétigo ou les lésions cutanées. Cependant, plus rarement, elle peut entraîner des complications graves telles que la dermohypodermite ou la fasciite nécrosante, cette dernière étant une maladie caractérisée par une destruction totale des tissus mous, d’où son surnom de « bactérie mangeuse de chair », comme le souligne Santé Publique France.
De même, elle peut causer le syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS), libérant des toxines pouvant provoquer une défaillance des organes. Les premiers symptômes comprennent des maux de gorge, de la fièvre, de la diarrhée, des vomissements et une léthargie. Le SCTS est mortel dans 40% des cas selon Santé Publique France et dans un cas sur trois selon les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies. Selon Santé Publique France, la dermohypodermite ou la fasciite nécrosante est létale dans 20 à 45% des cas.
Des cas en France ?
L’archipel nippon a enregistré une augmentation significative du nombre de cas du syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS). Selon l’Institut national des maladies infectieuses au Japon, entre le 1er janvier et le 13 mars 2024, 474 cas de ce syndrome ont été signalés, soit plus de la moitié de tous les cas enregistrés dans le pays au cours de l’année record de 2023 (941 cas), comme l’a rapporté le journal japonais The Asahi Shimbun le 18 janvier. Bien que les personnes âgées soient considérées comme étant plus à risque, l’Institut note une augmentation des décès chez les patients de moins de 50 ans, avec 21 décès signalés dans cette tranche d’âge en 2023, représentant un taux de mortalité d’un tiers.
En France, un rapport de Santé Publique France a signalé en mars 2023 une augmentation des infections invasives causées par le streptocoque du groupe A chez les enfants et les adultes. Pour les personnes âgées de plus de 18 ans, le nombre de cas enregistrés d’octobre à décembre 2022 était nettement supérieur aux chiffres des quatre années précédentes. De plus, l’organisme a noté une augmentation de la fréquence des cas d’infections associées au syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS), passant de 16,5% sur la période 2017-2021 à 21% en décembre 2022.