Au sein de l’éducation nationale, le choc est total. Ce mardi 26 mars, un message adressé aux parents, élèves et enseignants, stipulait que le proviseur a « quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité ». De son côté, le rectorat a évoqué un « départ anticipé » à la retraite et des « convenances personnelles ».
Que s’est-il passé ?
L’incident s’est produit le 28 février. Le proviseur avait alors rappelé à l’ordre trois élèves quant à leur obligation de retirer leur voile dans l’enceinte de l’établissement. L’une d’entre elles a refusé d’enlever son voile, entrainant une altercation. Selon les services du ministère de l’Education, le proviseur a souhaité «entraîner vers la sortie de l’établissement» l’élève, qui a «résisté». L’élève, de son côté, affirmait dans les colonnes du Parisien avoir été « poussée » et « tapée violemment au bras » par le proviseur. Deux plaintes ont ensuite été déposées : l’une par le proviseur pour « acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service ». L’autre, par l’élève pour « violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail ». Des menaces de mort à l’encontre du proviseur ont ensuite émergé sur Internet. Le proviseur, craignant pour sa vie, a donc décidé de quitter ses fonctions.
L’Etat porte plainte
Mercredi 27 mars, Gabriel Attal recevait le proviseur à Matignon pour marquer son « soutien ». Quelques heures après, il expliquait rappelait, sur TF1, que le proviseur avait simplement fait son travail. «Il a demandé à une jeune femme d’appliquer la loi, c’est à dire de retirer son voile dans l’établissement scolaire. Cette jeune femme l’a refusé et, pire encore, elle a cherché à l’intimider en l’accusant de l’avoir molestée ou de violence», a déploré le Premier ministre. «Ces accusations» ont «ensuite été relayées sur les réseaux sociaux», y compris «par certains élus, je pense à une députée de la France insoumise», et ont «donné lieu à des menaces de mort à l’endroit de ce proviseur».
En ce sens, Gabriel Attal a déclaré que «l’Etat allait porter plainte contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse». Le chef du gouvernement met en garde sur «une forme d’entrisme islamiste qui se manifeste». L’Etat, l’institution, seront «toujours aux côtés de ces agents, de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité, face à ces tentatives d’entrisme islamiste dans nos établissements scolaires», a martelé le Premier ministre sur TF1. «Cet entrisme, ces coups de boutoir ont fait récemment deux victimes dans la famille de l’Education nationale, Dominique Bernard et Samuel Paty», a-t-il déclaré.