Ses accusations ont provoqué une onde de choc. Dans les colonnes de Paris Match,  l’infectiologue Karine Lacombe, médiatisé pour ses prises de paroles pendant le Covid-19, a accusé Patrick Pelloux de harcèlement sexuel et moral et plus globalement le milieu hospitalier. Propos sexistes, mains baladeuses, agressions… aucun milieu professionnel ne semble épargné par le sujet.

Un médecin connu pour ses agissements

« Un médecin prédateur ». Voilà comment la Pr Karine Lacombe nomme ce médecin problématique, depuis plusieurs années maintenant. Jusqu’à présent, le nom de Patrick Pelloux était resté confidentiel. La cheffe des maladies infectieuses de lhôpital Saint-Antoine, n’en est pas à sa première alerte. « Une main entre les cuisses, un effleurage de seins, des allusions grivoises. Quand jy repense…», dénonçait-elle dans les colonnes du Monde, le 22 novembre 2020. Quatre ans après, elle dénonce ces agissements dans les colonnes de Paris Match, à l’occasion d’une enquête. Le nom du médecin urgentiste médiatisé, Patrick Pelloux, sort.

L’infectiologue l’accuse frontalement de « harcèlement moral et sexuel ». Et les témoignages affluent. «Il était connu pour avoir harcelé plusieurs infirmières», affirme une femme dans les colonnes du Figaro. Toujours selon son témoignage, la femme explique qu’elle a voulu le confronter un soir. «Je lui ai demandé si ça ne le dérangeait pas de draguer une femme qui attend un enfant». L’homme lui aurait alors répondu : «Justement, ça m’arrange, car je suis sûr de ne pas te mettre enceinte».

« Ambiance grivoise » générale 

Si Patrick Pelloux se retrouve aujourd’hui en ligne de mire, il ne serait pas le seul. D’où la prise de parole de la chef de service hospitaliser des maladies infectieuses. «J’ai parlé de lui, mais ce que je cherche à dénoncer surtout, c’est une atmosphère générale», expliquait-elle au Figaro. «C’est comme si certains avaient un totem d’immunité et que la parole était décomplexée», déplore-t-elle, tout en reconnaissant les efforts qui ont été faits ont à cette question. «Un jour, un patricien hospitalier titulaire de 45 ans apprenait à ma fille – alors externe – à faire une échographie à l’hôpital. Il était juste derrière, il s’est plaqué contre elle et lui a dit : “J’espère que t’as pris une bonne contraception”», raconte-t-elle au journal.

«Il m’a dit que de toute façon, je n’étais bonne qu’à s**** et me faire b**** par des chirurgiens», témoigne une femme médecin, toujours dans les colonnes du Figaro. Et des incidents de ce genre, il y en auraient à la pelle. «Ça fait des semaines, des mois, des années, qu’on essaye de faire sortir ça. On est au courant de certaines personnalités problématiques et malheureusement il y en a un certain nombre», a déclaré Emmanuel Hai, le président du Syndicat Internes hôpitaux Paris auprès de BFMTV. 

©unsplash

Patrick Pelloux se dit « sidéré »

Quelques jours après ces accusations, le médecin urgentiste est sorti du silence pour donner sa version des faits. « J’ai été sidéré d’apprendre (…) les accusations de K. Lacombe et les rumeurs relayées dans cet article, que je conteste avec force », écrit-il sur Instagram. C’est de la diffamation. Je ne souhaite pas réagir davantage aujourd’hui afin de préserver la sérénité des débats utiles autour du sexisme et des violences sexuelles ». Plus tard, il a répondu aux questions de Paris Match, assumant une attitude « grivoise » et des gestes déplacés. « Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui, c’est sûr. Mais on rigolait bien ». Il a ensuite précisé qu’il allait devoir « coller un procès » à l’infectiologue.

Karine Lacombe a déclaré être « tombée de (sa) chaise » après avoir entendu la réponse du principal concerné. Qui rigolait, qui rigolait à part ceux qui agressaient sexuellement, qui avaient ces propos grivois ? ». L’infectiologue l’a alors dissuadé de faire appel à la justice, compte tenu de la « trentaine de mails » qu’elle aurait reçu après la parution de l’enquête dans Paris Match. Ces femmes « me disent avoir vécu les mêmes choses et d’autres qui parlent d’autres situations ».

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