Un imam qui officiait au sein d’une petite mosquée de quartier à Toulouse, a été expulsé ce vendredi vers l’Algérie d’après le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Il avait été condamné pour provocation à la haine ainsi qu’à la violence. 

Il est connu des services de police

©unsplash

L’imam, Mohamed Tataïat, était arrivé d’Algérie en 1985 comme imam détaché. Il exerçait depuis 1987 au sein d’une mosquée du quartier Empalot à Toulouse. Père de quatre enfants, tous nés en France, il avait fait deux demandes de nationalité française en 2002 et 2007 qui lui avait été refusée en raison « [d’une] absence d’effort d’intégration, caractérisé par sa maîtrise insuffisante de la langue française, l’ensemble de ses prêches étant délivrés en arabe » d’après le ministre de l’Intérieur principal porte-parole de l’affaire. D’abord sous les radars, Mohamed Tataïat avait été signalé une première fois en juin 2018 par le préfet de Haute-Garonne, Pascal Mailhos, pour une « provocation à la haine et à la discrimination à l’égard des juifs » à la suite d’un prêche tenu en décembre 2017. A la suite de différentes plaintes d’associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, l’imam avait été condamné lors de son procès en août 2022 à quatre mois de prison avec ce sursis pour ses déclarations. La Cour avait alors statué qu’en raison de son niveau d’instruction et de formation, il était pleinement conscient de la portée de ses propos. 

« Il n’y avait pas d’urgence »

Renvoyé vers l’Algérie ce vendredi, le ministre de l’Intérieur s’est félicité de l’expulsion de Mohamed Tataïat, « Une nouvelle fois, la loi immigration nous permet d’expulser dans son pays d’origine en moins de 24 heures un « imam »de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice. La protection de la France et des Français est ma priorité. » Le Palais de la place Beauvau avait particulièrement suivi cette affaire. En effet, Gérald Darmanin avait signé le 5 avril son arrêté d’expulsion, alors que le prêcheur de la mosquée En Nour avait vu son pourvoi à la Cour de cassation refusé en décembre dernier. Il a été interpellé vendredi à son domicile avant son expulsion immédiate. Pour l’un de ses avocats, Jean Iglesis, «Il n’y avait pas d’urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n’a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l’Algérie. », dénonçant aussi « [une] expulsion manu militari pour éviter qu’on fasse suspendre l’arrêté. » Le conseil de l’imam s’est plaint de ne pas avoir pu approcher Tataïat lors de l’instance d’expulsion à l’aéroport de Toulouse et précise aussi que l’imam n’avait reçu aucune notification concernant son expulsion. Alors que depuis le 1er janvier les imams détachés ne sont plus acceptés en France, les expulsions vont-elles s’intensifier au cours des prochaines semaines ? 

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