Claude Cohen est le maire LR de Moins (Rhône), une commune de 15 000 habitants, depuis dix ans. Mais aujourd’hui, il n’en peut plus. Trop c’est trop. Entre une « lourdeur administrative » et les insultes antisémites, l’élu de 75 ans ne trouve plus la motivation. Ce samedi 20 avril, sur Facebook, il a annoncé qu’il avait rendu l’écharpe.

« Lourdeur administrative »

« C’est avec une grande émotion que je m’adresse à vous (…) pour vous informer que j’ai envoyé ma lettre de démission à Madame la Préfète de Région le 17 avril », a-t-il débuté. « Mon engagement a été total et sincère avec l’ensemble des élus compétents et dévoués. Après une période de réflexion, j’ai pris la décision de démissionner de ma fonction de Maire et je suis convaincu que le changement ouvrira la voie à un nouveau chapitre pour la municipalité. Je suis convaincu que le changement ouvrira la voie à un nouveau chapitre pour la municipalité », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Mais alors,  pourquoi quitter ses fonctions ? « Un maire a beaucoup de complications à gérer, les dossiers sont très lourds, et je pensais que la métropole faciliterait des dossiers, ce qui n’est pas du tout le cas. Ensuite, la préfète m’a carencée (privé de la compétence de délivrance de permis de construire, NDLR) sans raison », a-t-il indiqué à France 3. Il a également été confronté à une majoration sur le prélèvement financier annuel imposé aux communes qui ne respectent pas leurs obligations en matière de logement social. Face à cette situation, le maire LR s’est dit « révolté » et a regretté un manque de compréhension de la part des autorités concernant la pénurie de terrains disponibles pour le développement.

©unsplash

Le maire face à des propos antisémites

Même si « ce n’est pas le principal », selon Claude Cohen, les insultes antisémites ont pesé dans la balance. Tout au long de son mandat, les propos antisémites ont été légion. «C’est systématique, j’ai droit à tous les propos antisémites, qui sont parfois en dents de scie, en fonction de ce qui se passe en Israël, on m’oublie ou on m’attaque», explique-t-il à l’AFP. «On a voulu me décapiter, la personne a été entendue deux heures en gendarmerie, puis libérée et on lui a fait un rappel à la loi », a-t-il témoigné sur le plateau de CNews.

«Je suis tanné, j’en ai pris tellement que je me suis habitué», confie-t-il, las. Il a également indiqué avoir déposé plainte à plusieurs reprises. Des plaintes classées sans suite. Il regrette ainsi que le préfète de la région Rhône-Alpes ne lui ai pas apporté son soutien après avoir eu vent de ces nombreux incidents. Selon le cabinet de la préfète, le maire n’aurait par ailleurs, jamais déposé plainte. «Les attaques antisémites qu’il a endurées sont intolérables. La République doit protéger ses élus de l’ignominie», a de son côté abondé Eric Ciotti, sur X.

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