Les investigations se poursuivent. Et le choc demeure. Samedi, aux alentours de 18 heures, à Châteauroux, Matisse a été poignardé à plusieurs reprises au niveau du thorax et dans le dos, avant de succomber à ses blessures. Selon RMC, le principal suspect, un Afghan de 15 ans, a reconnu les faits en expliquant ce qui l’aurait poussé dans une telle violence. Sa mère a également été entendue.

Que sait-on du suspect ?

Selon les informations de RMC, lors de son audition, le suspect aurait indiqué que l’altercation a éclaté à la suite de propos xénophobes de la part de Matisse. L’adolescent l’aurait insulté de « fils de Ben Laden » et de « fils d’Afghan » avant de le frapper en plein visage. Certains témoins ont confirmé la scène. Le suspect, âgé également de 15 ans se serait alors rendu chez lui pour récupérer un couteau et retrouver Matisse. « Mon frère na pas supporté davoir reçu des coups donnés par Matisse », a expliqué au Parisien le frère aîné du mis en cause. « Il a saigné du nez et cela la rendu fou. Il est parti chercher un couteau et a voulu se venger. »L’adolescent qui a porté les coups mortels est un apprenti cuisinier, fils de restaurateur et sans antécédent judiciaire. Il a été interpellé deux heures après les faits et a été placé en garde à vue.

Il semble que le suspect ait une certaine appétence pour la violence, un thème récurrent dans ses publications sur les réseaux sociaux. « Je vais leur casser la tête fils, y’a rien qui m’arrête », peut-on entendre dans l’une des vidéos. « C’est une personne ‘aléatoire’, on ne peut pas prévoir ses faits et gestes. On peut rigoler avec lui et une heure après il est totalement différent », a également confié une connaissance de l’adolescent au Figaro, affirmant qu’il est « prêt à vriller à tout moment ».  La mère du suspect, a également été placée en garde à vue. Celle-ci aurait asséné des gifles à la victime. « Les circonstances du drame se sont passées très rapidement, elle a du mal à retracer le fil des événements », a déclaré sur BFMTV son avocate, Me Nathalie Gomot-Pinard. Sa cliente reconnaît « avoir porté des coups » à Matisse. Elle a été mise en examen pour «violences volontaires» sur «personne vulnérable».

©unsplash

Un « petit gamin super gentil »

Christophe Marchais, le père de Matisse s’est exprimé au micro de France 3. Il a décrit son fils comme un « petit gamin super gentil, joyeux et heureux », qui « aimait tout le monde ». Et de préciser : « Matou était très aimé à Châteauroux, de par le fait quon est connus et que c’était un petit garçon très sociable qui avait plein damis ». Si le suspect a reconnu les faits, le père de l’adolescent n’espère qu’une chose : que la justice soit faite et « qu’elle ne sera pas trop laxiste, que ce sera un maximum », et ce, quel que soit l’âge. « Je suis désolé, mais même si c’était un gamin de 15 ans, ya pas dexcuse pour ça. Retourner chez soi pour poignarder quelquun, en plus un copain avec qui on traîne depuis quelques semaines, cest juste pas possible », a-t-il asséné.

Depuis sa mort, le terme « francocide » est revenu régulièrement. Pour Christophe Marchais, il est primordial de ne pas céder à la récupération politique. « Je ne veux pas que les gens montent au créneau – on sait qui va le faire – parce que [le mis en examen], c’était un afghan. Je ne veux pas que qui que ce soit s’approprie la mort de Matou, de quelque bord que ce soit. Il aimait tout le monde, je veux que tout le monde soit comme ça » et dans le même sens, le père du garçon prie de ne pas croire à ce qu’il se raconte. « Matou il joue au foot depuis des années à L’Étoile, un club de cité où il y a une tonne d’enfants issus de l’immigration. Je ne vois pas d’où on peut dire que Matou pouvait balancer des insultes racistes. »

Une marche blanche sera organisée ce samedi 4 mai en l’honneur de « Matou ». Elle devrait « passer devant les établissements qui ont compté pour Matisse: son école, sa maison, le restaurant des parents et celui dans lequel il exerçait », a précisé Gil Avérous, le maire la commune.

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