La manifestation nest pas passée inaperçue. Ce samedi 11 mai, les néofascistes étaient de sortie et ont formé un puissant cortège qui na pas manqué dinterpeller. À lappel du « Comité du 9-mai » pour commémorer la mort de lun dentre eux, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994, le cortège avait dabord été interdit par la préfecture. Mais, le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure, estimant dans un jugement rendu samedi matin quelle portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester ».

Une manifestation controversée

La manifestation a été encadrée par un service dordre encagoulé et par la police. 500 militants de lultradroite ont déambulé dans les rues de Paris, de Port-Royal jusqu’à la rue de Chartreux, point de chute pour se recueillir devant limmeuble où Sebastien Deyzieu a fait une chute mortelle pendant une manifestation. Les militants, habillés en noir, criaient le slogan du GUD, le mouvement d’ultradroite : « Europe ! Jeunesse ! Révolution ! », ce à quoi des passants rétorquent : « Vous n’êtes que des fachos ! Que des putains de racistes ! », « Vous n’avez pas honte bande de fachos ! Vous salissez la France ! ». Le mot dordre ? « Gardez les lignes et les colonnes ! ». Lidée ? Ne pas faire de vagues.

À proximité du point de départ de la manifestation de l’extrême droite, des activistes antifascistes ont installé des stands et une buvette pour protester contre leur rassemblement.« Aujourdhui y a des néonazis qui manifestent à nouveau cette année après année dans les rues de la capitale. Nous on est là pour montrer nos positions, avec une alternative à leurs idées », a affirmé auprès de lAFP un porte-parole de lorganisation la Jeune garde antifasciste, Raphaël Arnault. 

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« Des images très choquantes »

Au sein du gouvernement, ce rassemblement nest pas pris à la légère. « Ce sont des images très choquantes, même révulsantes, a dénoncé le Premier ministre, interrogé par le groupe Centre France. Je le redis, cette manifestation avait été interdite. Je ne peux pas remettre en cause une décision de justice », a déploré Gabriel Attal, « Je veux rappeler que depuis 2017, on est intraitables face à toutes les dérives, toutes les formes de haine et notamment celle propagées par l’extrême droite (…) On le voit, partout en Europe, l’extrême droite fait pression et progresse. Notre pays ne fait pas exception. Évidemment, ça appelle à une mobilisation absolue », a-t-il concédé dans un entretien aux titres du groupe Centre France.

« Le but est de faire une démonstration de force. C’est-à-dire que ce sont des groupes qui sont à la fois des groupes politiques et des groupes violents qui commettent régulièrement des agressions, parfois très graves. C’est une mouvance très radicale, très violente et qui, une fois par an, se retrouve pour montrer qu’elle peut tenir le pavé », explique Mathieu Molard, corédacteur en chef du média StreetPress, spécialisé sur l’extrême droite, à RFI. « On a l’impression que le pouvoir politique réagit peu ou pas assez vite et a mis longtemps à considérer qu’il y avait un vrai problème là-dessus », a-t-il ensuite déploré.

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