La générosité aurait-elle une couleur ? Si l’on en croit les propos d’une militante issue de l’association Luminis, oui. « On donne quaux Blancs. (…) Tous les profiteurs, que ce soit les Malgaches, les Roumains, les Pakistanais par centaines, les Noirs et les Arabes évidemment, on ne leur donne pas, on va pas sabaisser à leur donner un sandwich ». Ce sont les propos qu’elle a tenus, provoquant une onde de choc sur les réseaux sociaux. Ces commentaires ont été filmés par BFM TV, à l’occasion d’une infiltration au coeur de plusieurs groupuscules de cette mouvance identitaire, qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

« Les nôtres, avant les autres ! »

Pour éviter de donner aux sans-abri qui leur semblent étrangers, ils ont leur technique bien à eux. « Ce sont des petites quiches avec de la saucisse ». Préparer des plats à base de porc. Pas question non plus de donner aux gitans ou à ce qu’ils prétendent être des « SDF ‘roms’ ». « Ah non non cest une gitane, cest les pires les gitans ». Sur les images diffusées par BFMTV, une femme affirme même avoir une certaine « admiration » pour le nazisme. « On parle de lhomme viril, de la femme féminine qui doit avoir plein denfants (…) et puis de la pureté de la race ».

Sur les réseaux sociaux, ils n’ont pas de mal à afficher leur préférence nationale. « Les nôtres avant les autres ! », écrivent-il sur X. Lors d’une réunion du groupuscule à Lyon, infiltrée par Ligne Rouge, l’un des participants tient des propos racistes totalement assumés.  « On va comprendre pourquoi être identitaire et être pour l’assimilation, ça n’est pas compatible d’un point de vue idéologique. On n’est pas là pour dire: ‘On n’aime pas les Noirs et les Arabes’, on le sait ». Et de rajouter : « Si par exemple il y a un Noir qui rentre dans ta famille, (…) pourquoi est-ce que malgré que l’enfant ait la moitié de ton sang, il ne sera pas forcément de la même identité que toi? Parce qu’il est sali, clairement il est sali par une autre identité ».

©unsplash

« Le pire de l’humanité »

Après cette diffusion, de nombreuses personnes ont réagi et ont pris la parole pour dénoncer ces propos. Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l’AFP ont fait part de leur stupéfaction. Selon eux, ce reportage laisse à voir « le pire de lhumanité : le tri dans la solidarité, le tri en fonction de lethnie, le tri en fonction de la religion ».

Ils qualifient ces propos d’« extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires ». Selon eux, ils « sont de nature (…) à relever dune qualification pénale et salissent en tout état de cause limage de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler lordre public ». Aujourd’hui, l’ultra droite gagne du terrain et mène des actions de plus en plus violentes. Parmi les 3 000 militants d’ultra droite recensés, 1 300 sont fichés S.  On dénombre une augmentation de 17% des actions violentes en sept ans.

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