L’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable en France. Selon l’Inserm, 49 000 décès sont attribuables, chaque année, à la consommation de l’alcool et 22% des Français dépassent les repères de consommation. Entre 2020 et 2021, en métropole, « la proportion d’adultes déclarant une consommation d’alcool se situant au-dessus des repères de consommation à moindre risque a significativement diminué, de 23,7% à 22,0% », apprenait Santé Publique France. Aujourd’hui, l’unique façon de restreindre la toxicité de l’alcool, c’est d’en consommer occasionnellement. Mais pour ces chercheurs suisses, il existe peut-être une solution, qui pallierait les effets de l’alcool sur le foie et les intestins.
Publiée le 13 mai 2024 dans la revue scientifique Nature, l’étude met en évidence les risques de l’alcool sur la santé et le manque de solution pour les éviter. « Les thérapies existantes n’offrent qu’un soulagement temporaire des symptômes, comme les nausées et les maux de tête ». Pour ces chercheurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, il serait impératif de s’attaquer à l’éthanol, présent dans l’alcool, responsable des célèbres « gueules de bois ». Ils ont donc mis au point un produit capable de s’attaquer à l’alcool dans le tube digestif avant qu’il ne passe dans le sang.
Des premiers tests encourageants
Ce produit serait sous forme de gel, inoffensif pour l’organisme. Des premiers tests ont été effectués sur des souris, dont le taux d’alcoolémie a réduit de 55,8%, grâce au gel. Mais le plus important, c’est bel et bien l’arrêt de production d’acétaldéhyde, la substance qui détruit le foie, dans l’organisme. Avec ce produit, les lendemains difficiles pourraient devenir qu’un mauvais souvenir. « L’utilisation de notre gel en combinaison avec de l’alcool confère aux souris un comportement similaire à celui des souris à jeun », assure le chercheur, qui ne veut « en aucun cas inciter à une consommation excessive d’alcool », expliquent les chercheurs. « Mais si l’alcool est déjà dans le sang, c’est trop tard », précise Raffaele Mezzenga, chercheur à l’EPFZ, auprès du Parisien.
Mais alors, à qui s’adresse ce gel ? « Pour les gens qui ne veulent pas renoncer à l’alcool, mais qui ne veulent pas surcharger leur corps et qui ne sont pas intéressés par les effets enivrants de l’alcool. On pourrait boire quelques verres d’alcool et conduire sa voiture en toute sécurité », a expliqué le chercheur. « Notre étude offre des perspectives prometteuses sur le développement d’antidotes efficaces et ciblés à l’alcool, avec des avantages potentiels pour la protection du foie et la santé gastro-intestinale », estiment les chercheurs. Cependant, cette trouvaille ne doit pas être une raison d’augmenter sa consommation d’alcool. Notez que la consommation excessive d’alcool est dangereuse pour la santé.
