L’affaire remonte à 2020. Un jeune homme de 17 ans avait trouvé la mort à Besançon. 4 ans après les faits, la justice s’est saisie de l’enquête. Le procès qui s’est tenu cette semaine au sein de la cour d’assises du Doubs où le principal mis en cause risque jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. 

 « Je voulais parler avec lui. J'ai pas voulu le tuer. »

Afin de comprendre la peine requise, il faut remonter jusqu’aux faits. Le 17 mai 2020, la vie de Lermirant Fazliu va basculer. Ce jour-là, au sortir du confinement, il est installé au pied de son bâtiment du quartier Plainoise avec ses amis lorsqu’un individu descendant d’une voiture se dirige vers eux. Rapidement, l’homme sort une arme et donne un coup de crosse au jeune homme de 17 ans avant de lui tirer quelques secondes plus tard une balle en plein cœur. Arrêté quelques temps après, l’accusé a tenté de se défendre lors de son procès. Il a évoqué un différend sur fond de trafic de drogue avec le mineur. Ce dernier aurait accusé Islem Gjoghal, 27 ans, d’être « une balance ». Il aurait, en répercussion des mots de Lermirant Fazliu, été cherché une arme chez lui. Il a déclaré lors de son procès que le meurtre était involontaire, « Je voulais parler avec lui. Je n’ai pas voulu le tuer ». L’accusé a, par la suite, expliqué sa version des faits, « J’ai essayé de mettre un coup de crosse, il a essayé de me prendre l’arme des mains, il a reculé, j’ai tenu l’arme avec mes deux mains, j’ai visé nulle part, y a un coup qui est parti. J’ai eu peur. » 

« C’est un meurtre affreux, triste à mourir »

©unsplash

L’avocate générale de l’affaire, Thérèse Brunisso, a évoqué « un meurtre affreux, triste à mourir », de deux familles à l’histoire désormais liée, « C’est l’affaire de deux familles. L’une kosovare, l’autre algérienne, qui ont fait le choix de la France pour offrir à leurs enfants un avenir meilleur. Et les rêves de ces deux familles se sont fracassés ce soir du 17 mai 2020. » Elle a ensuite souligné l’intention d’homicide d’Islem Gjoghal évoquant « l’utilisation d’une arme chargée » et un tir qui « n’a pas pu partir tout seul », d’après les différents rapports des experts en balistique. Alors que la peine de réclusion criminelle a été fixée à 20 ans à l’issue des débats, l’avocat de Gjoghal, parle d’une importante sanction « 20 ans est une peine trop lourde dans ce dossier particulier [où] l’intention d’homicide n’est pas caractérisée. » L’accusé à, malgré tout, jusqu’à 10 jours pour faire appel de sa condamnation. Tandis qu’un jeune homme a été retrouvé démembré à proximité du canal de l’Ourcq en Seine-Saint-Denis, sur fond de trafic de drogue et de guerre de territoire, les forces de l’ordre sont-elles encore en capacité d’assurer la sécurité des quartiers ? 

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