Nouvelle provocation pour Jean-Luc Mélenchon. Dimanche, le fondateur de LFI, a publié une note de blog afin de s’indigner de la tribune accordée à Benjamin Nétanyahou sur la chaîne française LCI, à l’occasion d’une interview, jeudi dernier. Pour protester contre cet entretien, des militants s’étaient d’ailleurs retrouvés devant le groupe de la chaîne, bloquant au passage le périphérique.

Jean-Luc Mélenchon tacle les médias français

Le chef de file de La France insoumise est indigné. Et il l’a fait savoir. Et il pointe du doigt les organes de presse qui n’ont pas pris position après la venue du Premier ministre israélien. « Mais pas un syndicat de journalistes, pas une société de rédacteurs, pas une association professionnelle na émis la moindre protestation au moins symbolique ou morale. Pas une « Une » de la presse papier ne mentionne ce désastre moral le lendemain », s’offusque-t-il, avant due rappeler que « on avait pourtant observé dans un passé récent une émotivité à vif à propos des évènements du 7 octobre. Lofficialité pleurait les mots qui « manquaient », les mots « de trop », les mots « inadaptés » chez les insoumis » (…) Seuls les médias alternatifs en ligne ont marqué leur dégoût et fourni des arguments pour aider à comprendre lampleur de la tentative de manipulation qua été cette interview », a-t-il abondé.

Jean-Luc Mélenchon minimise l’antisémitisme en France

«La propagande pour simplets que Nétanyahou et l’officialité médiatique française ont porté (sic) à bout de bras pendant sept mois de massacres s’efface dans le vide», écrit le responsable politique. « Et sauf aux Etats-Unis et en Israël, nulle part on ne voit de gens du commun encourager le massacre des innocents à Gaza. À linverse, dans ces deux pays aussi une opinion publique sexprime contre cette politique. Et de partout viennent des échos selon lesquels, dans les communautés juives dEurope comme de France des voix se font entendre pour dire « pas en notre nom » », a-t-il assuré. Avant de juger, que «contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France» et qu’il « en tous cas totalement absent des rassemblements populaires ». Il n’a pas hésité à juger de caricaturale, l’accusation contre David Guiraud, d’antisémitisme après qu’il a répondu à Meyer Habib « c’est toi le cochon ».

De quoi faire grincer des dents l’opposition, à l’heure où le nombre d’actes antisémites a explosé. En effet, selon les chiffres du gouvernement, les actes antisémites ont flambé en France au premier trimestre 2024. Il est question de « 366 faits antisémites » recensés entre janvier et mars, en hausse de 300% rapport aux trois premiers mois de l’année 2023. En janvier, le Conseil représentatif des institutions juives de France avait rapporté une forte augmentation des actes antisémites en France -multipliés par quatre en un an-, passant de 436 en 2022 à 1.676 en 2023, avec une « explosion » après le 7 octobre.

Mélenchon en plein meeting
©captures échan chaîne Youtube Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon s’attire les foudres

De nombreuses figures politiques sont montées au créneau pour fustiger les propos du chef de file. Alexis Corbière, ancien membre LFI, s’est désolidarisé de ses propos. «Je considère que lantisémitisme est une réalité, il est là, comme dautres formes de racisme». Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a demandé : «Pourquoi minimiser les actes antisémites quand tout indique quils explosent ?». Raphael Glucksmann, s’est lui insurgé de cette sortie. «Cest tout sauf résiduel. Vouloir minorer cette montée de lantisémitisme est une catastrophe, il faut y faire face et clairement dire : ça ne passera pas », et d’ajouter que «toute forme de brutalisation du débat public, tout clin d’œil répugnant, toute forme dappel aux plus bas instincts, est profondément irresponsable».

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